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Notes de programme

Inauguration de la nouvelle console d’orgue

Sam. 26 oct. 2024

Retour au concert du sam. 26 oct. 2024

Programme détaillé

Johann Sebastian Bach
Prélude en si mineur, BWV 544

[6 min]*

Grégoire Rolland (NÉ EN 1989)
Fragment[s] incantatoire[s]

Commande de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon
Création mondiale

[6 min]*

César Franck (1822-1890)
Cantabile

Extrait des Trois Pièces du Trocadéro

[5 min]**

Louis Vierne (1870-1937)
Toccata

Extraite des Vingt-quatre Pièces de fantaisie, deuxième suite, op. 53

[4 min]**

GRÉGOIRE ROLLAND
JIÀN (渐), POUR CLARINETTE ET ORGUE

Commande du Festival de Chaillol
Création mondiale

[6 min]***

Gestes, pour violon et orgue

[11 min]***

 

--- Entracte ---

Charles-Marie Widor (1844-1937)
Symphonie pour orgue n° 7, en la mineur, op. 42/3

Extraits :
VI. Final : Allegro vivace
II. Choral : Andante

[18 min]

Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Scherzo

Extrait des Six Duos pour harmonium et piano op. 8
Arrangement pour orgue seul de Daniel Roth

[4 min]****

Daniel Roth (né en 1942)
Final «Te Deum»

[8 min]****

Distribution

Joffrey Mialon orgue*
Haru Shionoya orgue**
Grégoire Rolland orgue***
Daniel Roth orgue****

Musicienne et musicien de l’Orchestre national de Lyon :
Iva Nedeva 
violon
Nans Moreau clarinette

Introduction

Qui, sinon Bach, le père de tous les organistes, pour porter la nouvelle console sur les fonts baptismaux ? Vers 1730, le Kantor de Leipzig compose son Prélude et Fugue en si mineur, l’un de ses plus grands diptyques pour orgue. Le premier volet, le Prélude, compte parmi ses pages les plus exaltées et forme un portique grandiose à ce concert.

Un siècle et demi plus tard, c’est en France que l’orgue vit de belles décennies, grâce à l’éclosion d’une formidable école d’organistes-compositeurs et à l’engouement suscité par les instruments du facteur Aristide Cavaillé-Coll. L’un d’eux est inauguré au palais du Trocadéro, à Paris, en 1878. C’est celui qui se trouve aujourd’hui à l’Auditorium de Lyon. Pour l’occasion, César Franck compose trois pièces, au nombre desquelles son divin Cantabile.

Charles-Marie Widor, élève de Franck, met lui aussi magnifiquement en valeur les réalisations de Cavaillé-Coll dans dix «symphonies» où elles rivalisent, par leur puissance et leur richesse de timbres, avec l’orchestre. Trois de ces symphonies sont composées pour l’orgue du Trocadéro (les Cinquième, Sixième et Huitième). La Septième, publié en même temps qu'elles en 1887, sous le numéro d’opus 42, se termine par un brillant «Final» dont Daniel Roth fait le premier mouvement d’une symphonie imaginaire. Il place en deuxième position, en guise de mouvement lent, le majestueux «Choral» de la même Septième Symphonie. Pour le scherzo, il puise dans un opus de jeunesse de Camille Saint-Saëns, les Duos pour harmonium et piano op. 8 (1848). Il conclut par une flamboyante page de sa composition, le Final «Te Deum», composée à l’occasion de la visite du pape Jean-Paul II à la basilique du Sacré-Cœur, à Paris, et dédié «à [ses] chers parents».

Cette soirée est également l’occasion de rencontrer Grégoire Rolland, compositeur en résidence de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon et par ailleurs organiste. Joffrey Mialon nous fait découvrir Fragments incantatoires, pièce que Grégoire Rolland a composée pour la finale du Concours International Olivier Messiaen qui aurait dû se tenir aujourd’hui même à l’Auditorium – concours pour lequel étaient sélectionnés Joffrey Mialon et Haru Shionoya, étudiants au Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon. L’art de Grégoire Rolland s’abreuve à de nombreuses sources, la plus prégnante étant certainement la Chine et sa calligraphie. Gestes (2021) et Jiàn (2017) s’inspirent tous deux d’idéogrammes, dont ils traduisent en musique les lignes et les courbes, la puissance et la grâce. Le mouvement de la plume induit une musique rythmée, le mystère du caractère engendre un univers envoûtant.

– Claire Delamarche

Rolland, Fragment[s] incantatoire[s]

Fragment[s] incantatoire[s] a été commandé par l’Auditorium-Orchestre national de Lyon comme pièce imposée de la finale du Concours International Olivier Messiaen, qui devait se tenir le 26 octobre à l’Auditorium. Le concours ayant été annulé, cette pièce est finalement créée dans le cadre du concert inaugural de la nouvelle console de l’orgue de l’Auditorium, ce même jour, par Joffrey Miallon.

Afin de rendre hommage à l’illustre compositeur et organiste qui donne son nom au concours, j’ai utilisé un fragment de quelques notes d’une œuvre d’Olivier Messiaen. Ce fragment a été le point de départ de l’écriture de ma pièce, qui répète et développe ce motif au travers d’une série de variations. Ainsi le fragment se répète-t-il de manière incantatoire et est-il présent tout au long de l’œuvre. Cependant, ce fragment, utilisé sous différentes formes, en génère plusieurs autres. Ceux-ci se répètent également, ce qui permet de considérer le titre de l’œuvre soit au singulier, soit au pluriel. La pièce se déploie donc de manière quasi-litanique autour d’un fragment de Messiaen.

– Grégoire Rolland

Rolland, Jiàn

Jiàn () pour clarinette en si bémol et orgue est une œuvre qui met en avant la notion de progression musicale. «Jiàn» signifie «peu à peu» en chinois. On a ainsi au cours de la pièce une musique qui se forme progressivement, commençant d’une note mêlant les deux timbres de l’orgue et de la clarinette, et terminant de manière apocalyptique.

La clarinette est ici traitée comme une sorte de registre supplémentaire de l’orgue. L’intérêt repose dans l’idée que le premier instrument précède presque toujours le second dans les intentions musicales, comme si la clarinette était à elle seule à l’origine de l’articulation de la musique.

– G. R.

Rolland, Gestes

«Je me souviens des été flamboyants où la calligraphie s’apparentait à une musique de gestes, où mon trait noir donnait parfois le velouté d’un son de violon.»
Et le souffle devient signe, François Cheng

Gestes pour violon et orgue est une commande du Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence) pour le festival Nouveaux Horizons. L’œuvre prend sa source dans le rapport gestuel entre calligraphie et musique. Construite d’un seul tenant, elle propose un parcours dans différents gestes musicaux inhérents aux instruments concernés, dont le point de départ est une fine ligne chromatique exposée au violon. Elle cherche également à utiliser les nombreuses possibilités de couleurs sonores qu’offrent le violon et l’orgue. Les différents gestes exposés tout au long de la pièce suivent le schéma d’élaboration de l’idéogramme 动 作 [Dòngzuò] qui signifie «geste, mouvement». En effet, mon travail de compositeur s’articule autour du potentiel musical des sinogrammes, ou comment décoder sous l’angle sonore des schémas visuels. L’œuvre musicale suit donc l’ordre de construction de l’idéogramme et un parallèle est défini entre le trait et le son. Ainsi, les traits tracés de manière horizontale sont le lieu privilégié du développement mélodique, tandis que les traits verticaux s’apparentent davantage à des éléments harmoniques ou percussifs.

– G. R.

L’ORGUE DE L’AUDITORIUM

L’ORGUE EN BREF

Les facteurs d’orgue :
Aristide Cavaillé-Coll (1878)
Victor Gonzalez (1939)
Georges Danion/S. A. Gonzalez (1977)
Michel Gaillard/Manufacture Aubertin (2013)

Console :
Christophe Cailleux/Organotech (2024)

Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et la salle du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6300 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Maurice Duruflé et Gabriel Fauré, le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et des pages maîtresses de César Franck, Charles-Marie Widor, Marcel Dupré, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Kaija Saariaho, Édith Canat de Chizy, Thierry Escaich ou Philippe Hersant. Remonté en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, puis transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. La variété de ses jeux lui permet aujourd’hui d’aborder tous les répertoires, de Bach ou Couperin aux grandes pages romantiques et contemporaines. C’est, hors Paris (Maison de la Radio et Philharmonie), le seul grand orgue de salle de concert en France. Depuis octobre 2024, il bénéficie d’une console neuve, réalisée par Christophe Cailleux/Organotech. 

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