Nommé en mars 2023 chef assistant de l’Orchestre national de Lyon, Laurent Zufferey a pris ses fonctions en septembre 2023, pour deux saisons. Il seconde Nikolaj Szeps-Znaider pour étudier l’ensemble de ses partitions, assister à ses répétitions et discuter de ses choix artistiques.
À sa nomination, Laurent Zufferey déclarait : «Je suis extrêmement heureux d‘avoir été nommé chef assistant de l’Orchestre national de Lyon. Après des expériences au Royaume-Uni et en Belgique, ce nouveau poste offre une multitude de possibilités auprès d’un orchestre de premier plan et d’un directeur musical exceptionnel en la personne de Nikolaj Szeps-Znaider. Travailler avec de tels artistes sera, j’en suis sûr, une grande source d’inspiration et me permettra de franchir un nouveau palier dans mon développement en tant que chef et en tant que personne.»
Retenu parmi 148 candidats, puis 4 finalistes venus à Lyon, c’est en dirigeant des extraits de Petrouchka de Stravinsky, de la Troisième Symphonie de Brahms et la valse Freut Euch des Lebens de Johann Strauss fils qu’il a été choisi par un jury composé d’Aline Sam-Giao, directrice générale de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon, Nikolaj Szeps- Znaider, directeur musical de l’orchestre, Ronald Vermeulen, délégué artistique, Jennifer Gilbert et Giovanni Radivo, violons solos supersolistes, et les musiciens Manon Souchard, Pierre Thibout, Vincent Dedreuil, Julien Malait et Guillaume Itier. Au-delà de sa mission d’assister le directeur musical, l’orchestre lui confie la baguette pour quelques concerts chaque saison.
Biographie
Chef d’orchestre suisse, Laurent Zufferey est diplômé du Royal Northern College of Music, à Manchester (Royaume-Uni).
Né à Sion en 1993, dans une famille peu musicale, il découvre la musique grâce aux harmonies et brass bands très présents dans les villages environnants. Son intérêt pour cet art grandit et il commence la percussion au sein de l’ensemble local, l’Harmonie municipale de Sion, avant de rejoindre le prestigieux Valaisia Brass Band. Après avoir gagné bon nombre de concours en tant que soliste dans ses jeunes années, il découvre la musique classique sur le tard, au sein de festivals suisses de renom tels Verbier, Gstaad ou Crans-Montana.
Bien que ses études l’aient emmené vers un bachelor en ingénierie informatique, la musique prend une place de plus en plus importante dans sa vie. Parallèlement à ses études, il dirige un ensemble local pendant quatre ans et prend part à diverses master-classes, travaillant avec des artistes tels que Philippe Bach, Timothy Redmond ou Douglas Bostock.
En 2016, pour sa première participation à un concours de direction, il obtient la troisième place au Concours international d’Augsbourg. Cette expérience marque un tournant dans sa carrière, car il décide ensuite de poursuivre des études musicales professionnelles.
En 2016, il entre au Royal Northern College of Music en tant que percussionniste, obtenant un master avec distinction en 2017. En 2018, une bourse d’entrée dans le même établissement lui est décernée pour un cursus de master dans la classe de direction d’orchestre de Mark Heron et Clark Rundell, master qui se terminera malheureusement dans les méandres de la pandémie de coronavirus.
En 2021, dès la réouverture post-Covid, il est invité par Paavo Järvi à l’Académie de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, remportant le prix du public à l’issue du concert final. Quelques mois plus tard, c’est Teodor Currentzis qui l’invite, à la dernière minute, à participer à la résidence de MusicAeterna à Lucerne. Durant la master-class publique, il a l’occasion de diriger la Cinquième Symphonie de Mahler dans la salle du KKL.
En septembre 2021, il est nommé directeur musical et co-directeur artistique de Valéik, orchestre professionnel à géométrie variable basé dans le Valais (Suisse).
En novembre 2021, il fait ses débuts de chef au KKL lors du RedBull Symphonic, en collaboration avec l’artiste hip-hop Loredana, Lillo Scrimalli, le Camerata Schweiz et l’Orchestre national suisse des jeunes.
Depuis le début de la saison 2022/2023, il occupe le poste de chef assistant auprès du Sinfonietta de Bâle et de l’Orchestre philharmonique royal de Liège.
En septembre 2022, il fait ses débuts à l’opéra, en étant assistant de Pierre Bleuse pour La Flûte enchantée d’Ouverture Opéra, où dirigeant cinq représentations.
Durant sa carrière de chef d’orchestre, Laurent a eu l’occasion de collaborer avec des ensembles comme l’Orchestre national de Metz, l’Orchestre symphonique de Stavanger (Norvège), la Camerata de Manchester, l’Orchestre philharmonique d’Augsbourg, l’Orchestre philharmonique de Moravie, le Sinfonietta de Lausanne, la Philharmonie de chambre des Grisons ou l’Orchestre philharmonique d’Argovie.
Il est soutenu par la Fondation Minkoff ainsi que le Leverhulme Trust Fund.
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QUATRE QUESTIONS À ...
Laurent Zufferey : C’est un poste polyvalent façonné par les particularités de chaque orchestre et des chefs avec lesquels on collabore. Curieusement, le podium du chef offre l’une des pires acoustiques de la salle. Ici entre en jeu la mission première du chef assistant : être les oreilles du chef depuis la salle pour ajuster l’équilibre. Cette saison, les
aménagements acoustiques réalisés à l’Auditorium ont encore accentué cette nécessité de recherche d’équilibre sonore idéal. Avec Nikolaj Szeps-Znaider nous échangeons sur comment améliorer les choses pour chaque concert, mais surtout pour inscrire certains changements dans la durée, avec des objectifs à long terme. Il y a aussi une grande part d’analyse de partitions, de planification des répétitions, de coordination avec les membres de l’orchestre ou de l’administration. Il arrive également qu’il me demande de diriger l’orchestre pour qu’il puisse se rendre compte de la sonorité de la salle.
L. Z. : La variété des programmes, la qualité des concerts, la tournée en Espagne… L’orchestre et l’Auditorium sont dans une dynamique positive, après quelques années plus difficiles dues notamment à la pandémie. En interne également, les différents changements dans l’administration et dans l’orchestre apportent un nouvel élan au fonctionnement de cette grande maison, et les effets s’en ressentent à tous les niveaux. Le principal indicateur de ceci est la fréquentation des concerts. Le taux de remplissage est exceptionnel, surtout pour une salle de cette capacité.
L. Z. : Pour décerner un coup de cœur, il me faut découvrir quelque chose. C’est donc vers le Chant de la terre de Mahler, que je me tourne car je ne l’ai encore jamais entendu en concert. C’est une des pièces les plus émouvantes et profondes du compositeur. Il a puisé son inspiration dans des poèmes chinois anciens, qu’il a adaptés en allemand pour cette œuvre, pour en faire ce monument pour voix et orchestre en six mouvements.
L. Z. : C’est un orchestre de musiciens amateurs, ce qui en fait déjà un projet extraordinaire ! L’amateur, c’est la personne qui cultive un art, une science, pour son seul plaisir. Les musiciens sont ici en plus coachés par ceux de l’ONL, et évidemment, il n’est pas donné à tout le monde de se produire en concert sur cette scène. Ce sont des musiciens admirables, car ils sont là par amour de la musique. Ils enchaînent une journée de travail, avec sa charge mentale, avant de venir en répétition. Quel que soit leur niveau technique, il est capital pour moi de les faire travailler dans la confiance. Si j’arrive à leur transmettre un peu de ma passion et de ma bienveillance, ils me le rendront au centuple lors du concert, bien plus qu’un orchestre professionnel. Pour eux, le concert final est l’aboutissement de six mois de travail individuel. C’est un moment festif mais important. C’est donc un projet très particulier que cet Orchestre de la Part-Dieu, qui redonne à la musique un peu de sa part populaire, et qui, au fond, nous réunit tous autour d’une partition pour un moment unique !