L’orgue
◁ Retour au concert des jeu. 9 et ven. 10 déc. 2021
Programme détaillé
Sleigh Ride
[3 min]
Minuit, chrétiens
[5 min]
The Many Moods of Christmas, suite n° 1
– Good Christian Men, Rejoice (In dulce jubilo)
– Silent Night (Douce Nuit)
– Patapan (Guillo, prends ton tambourin)
– O Come, All Ye Faithful (Adeste fideles/Peuple fidèle)
[12 min]
Fantaisie sur «Greensleeves»
[4 min]
The Many Moods of Christmas, suite n° 3 (extrait)
– Angels We Have Heard On High (Les Anges dans nos campagnes)
[4 min]
– Deck the Halls (Falalalala)
[3 min]
La Nuit de Noël (extraits)
– La Nuit de Noël
– Ballet des étoiles
[10 min]
The Many Moods of Christmas, suite n° 2
– O sanctissima (O du, fröhliche)
– Joy to the World
– Away in a Manger
– Fum Fum Fum
– Marche of the Kings (Marche des rois)
[11 min]
OUVERTURE A Christmas Festival
[7 min]
Concert sans entracte
Distribution
Orchestre national de Lyon
Spirito et Jeune Chœur symphonique (préparation Nicole Corti)
Leonard Slatkin direction
Fanny Cousseau orgue
France 3 AURA partenaire de l’événement.
Introduction
Après plusieurs rendez-vous manqués pour cause de crise sanitaire, Leonard Slatkin retrouve enfin le public de l’Auditorium et les musiciens de l’Orchestre national de Lyon. Des retrouvailles joyeuses, puisqu’elles donnent le top départ des concerts de fin d’année de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon !
Comme il aime à le faire, le directeur musical honoraire de l’ONL apporte avec lui un peu des traditions musicales américaines qui lui sont chères, en l’occurrence ces concerts de chants de Noël où le public a irrésistiblement envie de chanter en chœur avec les musiciens et chanteurs réunis. En anglais, en français, en latin, ces carols sont ici interprétés par l’ONL, Spirito et le Jeune Chœur symphonique dans les somptueux arrangements qu’en a réalisés en 1963 le compositeur de Broadway Robert Russell Bennett (arrangeur et orchestrateur de nombreuses comédies musicales de Rodgers and Hammerstein, Gershwin, Cole Porter et autres) pour le chef Robert Shaw et sa Robert Shaw Chorale, l’un des plus fameux chœurs américains.
Ce bouquet de noëls célèbres est encadré par deux morceaux de Leroy Anderson, l’un des papes de la musique légère «savante» américaine (auteur notamment d’une inénarrable pièce pour machine à écrire et orchestre, The Typewriter). Ces deux morceaux sont Sleigh Ride (1948), pétillante peinture sonore d’un traîneau filant sur la neige, et l’ouverture A Christmas Festival (1950), pot-pourri de Christmas carols (successivement Deck the Halls, God Rest Ye Merry Gentlemen, Good King Wenceslas, Hark ! The Herald Angels Sing, Silent Night [Douce Nuit], Jingle Bells et O Come All Ye Faithful [Adeste fideles]). Ces deux partitions laissent une large part aux vents, dans la tradition des orchestres «pops» américains.
Dans ce programme au parfum d’outre-Atlantique, la vieille Europe est bien représentée. Honneur au plus ancien : Adolphe Adam, auteur du ballet Giselle et d’opéras-comiques tel Le Postillon de Longjumeau mais aussi – on le sait moins – de l’illustre Minuit, chrétiens. L’Angleterre est représentée par la Fantaisie composée en 1934 par Ralph Vaughan Williams sur une autre mélodie fameuse, Greensleeves, dont la légende (erronée) veut qu’elle ait été écrite par le roi Henry VIII pour séduire Anne Boleyn. Issu d’un intermezzo de son opéra shakespearien Sir John in Love, l’arrangement de Vaughan Williams tire une bonne part de sa suavité des deux flûtes et de la harpe, seules invitées d’un orchestre fait exclusivement de cordes.
Nous partons enfin vers les hivers rudes de la Russie avec un opéra fantastique de Rimski-Korsakov, La Nuit de Noël [Notch pered Rojdestvom], composé en 1894-1895 d’après la nouvelle homonyme de Gogol. Sa musique se fit connaître en Russie sous la forme d’une suite d’orchestre, dont l’Orchestre national de Lyon joue ici les deux premiers volets. On entend tout d’abord l’introduction orchestrale de l’opéra, merveilleuse illustration musicale de la beauté intersidérale. Le thème lié aux étoiles scintille sous la forme de notes éparses du glockenspiel, du hautbois et de la harpe, vibre sous les trilles et trémolos des violons, tandis que le cor ouvre l’espace par de majestueux arpèges. La suite d’orchestre fait entendre ensuite le prélude du sixième tableau, qui se déroule lui aussi dans le vide interstellaire. Ce morceau prolonge l’univers du précédent ; la harpe irise à présent la musique de ses arpèges, et le thème des étoiles envahit les cordes.
– Claire Delamarche, musicologue de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon
Concerts avant-scène
Les jeunes talents du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon vous proposent un prélude musical une heure avant votre concert. Rendez-vous dans la grande salle (entrée et placement libres sur présentation du billet de concert, durée : 20 minutes).
Jeu. 9 déc. à 19h
Claude Balbastre Joseph est bien marié
César Franck Offertoire pour la messe de Minuit
Olivier Messiaen «Dieu parmi nous», extrait de la Nativité
Fanny Cousseau orgue
Ven. 10 déc. à 19h
Chants de Noël médiévaux à Renaissance
Ensemble vocal et instrumental de musique ancienne : Camille Fritsch, Ariane Le Fournis et Brice Claviez-Homberg chant – Thomas Guyot vièle – Nadav Ovadia psaltérion – Martin Billé luth – Marc Vervisch flûtes et cornemuse
L’orgue de l’Auditorium
Les facteurs d’orgue :
Aristide Cavaillé-Coll (1878)
Victor Gonzalez (1939)
Georges Danion/S. A. Gonzalez (1977)
Michel Gaillard/Manufacture Aubertin (2013)
Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et la salle du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6500 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Maurice Duruflé et Gabriel Fauré, le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et des pages maîtresses de César Franck, Charles-Marie Widor, Marcel Dupré, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Kaija Saariaho, Édith Canat de Chizy, Thierry Escaich ou Philippe Hersant. Remonté en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, puis transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. La variété de ses jeux lui permet aujourd’hui d’aborder tous les répertoires, de Bach ou Couperin aux grandes pages romantiques et contemporaines. C’est, hors Paris (Maison de la Radio et Philharmonie), le seul grand orgue de salle de concert en France. En juin 2019, il a accueilli la première édition à l’orgue du Concours international Olivier-Messiaen.