◁ Retour aux concerts des 29, 30, 31 décembre 2024 et 1 janvier 2025
Programme détaillé
– Ouverture de l’opérette Die Fledermaus [La Chauve-Souris], op. 503 [8 min]
– Lob der Frauen [Louange des femmes], polka mazur, op. 315 [4 min]
– Accelerationen [Accélérations], op. 234 [8 min]
– Moulinet, polka française op. 57 [4 min]
– Egyptischer Marsch [Marche égyptienne], op. 335 [5 min]
– Éljen a Magyar [Vive les Hongrois], polka hongroise, op. 332 [3 min]
– Danse hongroise n° 5, en fa dièse mineur
– Danse hongroise n° 6, en ré bémol majeur
(Orchestrations d’Albert Parlow) [6 min]
--- Entracte ---
– Frühlingstimmen [Voix du printemps], op. 410 [7 min]
– Liebesleid [Chagrin d’amour]* [3 min]
– Liebesfreud [Plaisir d’amour]* [3 min]
– Künstler [Artistes], quadrille op. 201 [5 min]
– Neue Pizzicato-Polka [Nouvelle Polka pizzicato], op. 449 [3 min]
– Geschichten aus dem Wiener Wald [Histoires de la Forêt viennoise], op. 325 [13 min]
– Tritsch-Tratsch-Polka, op. 214 [3 min]
– Unter Donner und Blitz [Sous les éclairs et le tonnerre], polka schnell, op. 324 [3 min]
Distribution
Orchestre national de Lyon
Rainer Honeck direction et violon*
Introduction
Pour nous guider dans ce programme viennois, l’Orchestre national de Lyon a choisi un guide des plus chevronnés : Rainer Honeck est en effet l’un des Konzertmeister de l’Orchestre philharmonique de Vienne, qui joue chaque année le mythique Concert du Nouvel An. Le chef nous propose des pages parmi les plus connues du Roi de la valse, Johann Strauss fils, telles l’ouverture de l’opérette La Chauve-Souris (1874) ou les valses Histoires de la Forêt viennoise (1898) et Voix du printemps (1883). Il nous régale aussi de pages plus secrètes comme le Künstler-Quadrille [Quadrille des artistes] (1858), pot-pourri des musiques qu’on avait pu entendre en concert à Vienne les mois précédents. Rainer Honeck inscrit au programme Moulinet (1858), délicieuse polka française de Josef Strauss, frère de Johann, un ingénieur reconverti à la musique qui évoque ici le mouvement régulier des moulins de la campagne viennoise. Il fait un détour grisant par Budapest avec Éljen a Magyar ! [Vive les Hongrois !], polka de 1869 saluant l’apaisement entre les deux voisins advenu avec le compromis de 1867, ou les Danses hongroises de Brahms, inspirées d’airs tsiganes. Il prend lui-même le violon pour deux pages composées par Fritz Kreisler vers 1905, Liebesfreud [Plaisir d’amour] et Liebesleid [Chagrin d’amour]. L’illustre virtuose viennois en assura les premières exécutions sur le violon Guarneri «del Gesù » qui appartient aujourd’hui au directeur musical de l’Orchestre national de Lyon, Nikolaj Szeps-Znaider, le «Kreisler».
Texte : Auditorium-Orchestre national de Lyon
L’essor de la valse
On dit des Viennois que leur cœur bat à trois temps. Tout au long du XIXe siècle, la valse accompagna les heurs et malheurs de l’empire des Habsbourg. L’apogée de cette danse correspond à celui de l’empereur François-Joseph Ier et de son épouse Élisabeth, la fameuse Sissi, à partir du compromis de 1867 – qui marquait l’apaisement des relations avec la bouillonnante Hongrie. À l’inverse, les mauvaises langues prétendent que la mort de Johann Strauss fils, en 1899, précipita l’empire vers sa perte.
La valse naît vers 1750 du Ländler, une danse tournante en vogue dans les campagnes de Bavière et d’Autriche. Elle conquiert la noblesse comme la bourgeoisie, première danse de société où le couple se tient aussi rapproché. Ce tournoiement ininterrompu procure un état de quasi-transe, une sensualité qui met en émoi les moralisateurs.
En 1815, le Congrès de Vienne se déroule sur fond de valse. Le vieux prince de Ligne lâche : «Le Congrès ne marche pas, il danse.» La nouvelle danse envahit l’Europe. Dès 1816 paraît à Londres une Description of the Correct Method of Waltzing. En 1819 est publiée la première valse «savante» ; composée pour piano, l’Invitation à la danse de l’Allemand Carl Maria von Weber connaît un engouement rapide, gagnant notamment Paris, où elle est orchestrée par Hector Berlioz. Weber y fixe la forme reprise plus tard par Johann Strauss fils dans ses propres valses : une introduction, une succession de danses, et enfin une coda reprenant des thèmes entendus précédemment.
L’avènement de Johann Strauss fils, le Roi de la Valse
Amis, puis rivaux, Joseph Lanner (1801-1843) et Johann Strauss père (1804-1849) forment deux orchestres qui donnent à la valse son visage moderne. Strauss devient, en 1835, directeur de la Musique des bals de la Cour. Le Printemps des peuples, en 1848, fait éclater les revendications des minorités nationales de l’Europe. Hongrois et Tchèques ébranlent l’édifice des Habsbourg, mais Vienne n’en continue pas moins de danser. C’est alors qu’apparaît Johann Strauss fils, bientôt désigné comme le «Roi de la Valse». Né en 1825, le jeune homme est destiné par son père à une carrière de banquier. Mais il préfère étudier la musique et, en 1844, se présente au public viennois avec son propre ensemble, qui éclipse rapidement celui de son père. À la mort de ce dernier, en 1849, Johann fils fusionne les deux formations et ce nouvel orchestre triomphe dans toute l’Europe et aux États-Unis.
Si Johann Strauss fils est le Roi de la valse, Histoires de la Forêt viennoise compte parmi les joyaux de la couronne. Le titre fait référence au Wienerwald (littéralement : «Forêt viennoise»), un massif boisé des Préalpes qui vient lécher l’agglomération viennoise par l’ouest. Le 19 juin 1868, Strauss fit entendre sa nouvelle valse à l’occasion d’un concert donné au Volksgarten de Vienne au bénéfice de ses deux frères, Eduard et Josef ; le succès fut tel qu’il dut la reprendre quatre fois. Avec son appel de cor et son gazouillement de flûte, l’introduction nous transporte au milieu du Wienerwald. Puis la cithare, instrument issu des traditions populaires autrichiennes, entonne un Ländler. Ce décor planté, Strauss nous entraîne dans une succession de cinq valses enchaînées, chacune avec ses reprises, couronnées par une vaste coda récapitulative.
Aujourd’hui jouée aussi bien par le seul orchestre, Voix du printemps est à l’origine une valse pour soprano et orchestre composée pour Bianca Bianchi (de son vrai nom Bertha Schwarz), une chanteuse très en vue du Théâtre de la cour. Elle fut jouée pour la première fois le 1er mars 1883 lors d’un concert au profit de la Fondation pour les indigents de l’Empire austro-hongrois, fondée par l’empereur François-Joseph et l’impératrice Élisabeth.
Composée pour le bal des Techniker, c’est-à-dire les techniciens, ingénieurs et étudiants en ingénierie de Vienne, qui se tenait le jour de la Saint-Valentin 1860, Accélérations célèbre les progrès de la technique. L’introduction et la première valse évoquent la mise en marche d’une puissante machine, dont on entend les martèlements dans la dernière valse et la coda. Strauss démentit par la suite la rumeur selon laquelle, ayant oublié cette pièce de commande, il la griffonna en une demi-heure le matin même au dos d’un menu.
Polkas, marches et quadrilles
Danse paysanne à deux temps originaire de Bohême, la polka séduit la haute société de Prague dans les années 1830, avant de gagner Vienne et Paris où elle fait un tabac. Johann Strauss fils en a composé quelque cent soixante : polkas simples, polkas «schnell» (rapides), polkas «mazur» au parfum polonais ou polkas «françaises» plus lentes. Écrite en 1858, Tritsch-Tratsch Polka (littéralement «Polka Cancans») est un clin d’œil à un nouvel hebdomadaire satirique, Humoristisch-satyrische Wochenschrift Tritsch-Tratsch [Hebdomadaire humoristique-satirique Cancans]. Dès le second numéro, paru le 7 mars 1858, la revue inaugura sa nouvelle rubrique «Personnalités viennoises célèbres» avec un portrait et une caricature de Strauss, ce qui dit assez le prestige dont il jouissait. L’œuvre, qui décrit le commérage de Viennoises au marché, répond également aux rumeurs d’aventures galantes qui avaient accueilli Strauss à son retour d’une tournée triomphale en Russie. Elle fut créée le 24 novembre de la même année dans une salle richement décorée de l’auberge Zum großen Zeisig [Au Grand Pinson], située sur le glacis du Burg, et l’événement, largement annoncé dans la presse, fit grand bruit.
Unter Donner und Blitz [Sous le tonnerre et les éclairs] fut créé le 16 février 1868 dans le cadre du bal annuel donné par l’association d’artistes viennois Hesperus. L’auteur pensait intituler cette polka rapide Sternschnuppe [Étoile filante], en hommage à l’honorable société – Hesperus (nom allemand d’Hespéros) désignait en effet, dans la Grèce antique, le premier astre apparaissant le soir (la planète Vénus, l’étoile du Berger). Le titre définitif correspond bien mieux au caractère de cette page virevoltante, ponctuée de coups évocateurs de grosse caisse et de cymbales.
Lob der Frauen [Louange des femmes] est une polka-mazur créée au Volksgarten de Vienne à l’occasion du Carnaval de 1867.
La Neue Pizzicato-Polka [Nouvelle Polka en pizzicato] a été composée par Johann Strauss fils début 1892 pour des concerts donnés à Hambourg sous la direction de son frère Eduard. Elle porte ce titre pour se distinguer de la première Pizzicato-Polka (1869), écrite à deux mains par Johann Strauss et son frère Josef. Comme son aînée, elle est jouée par les pupitres de cordes en pizzicatos (cordes pincées), auxquelles s’ajoute dans le trio central le scintillement d’un glockenspiel.
La marche connut elle aussi une grande vogue dans les salons viennois, en dépit de son origine militaire. La construction du canal de Suez eut un retentissement international. Quelques semaines avant l’inauguration, en 1869, Strauss fêta l’événement en composant cette Marche égyptienne où l’on retrouve tous les poncifs des «turqueries» : percussion caractéristique, gammes avec des secondes augmentées, proéminence des instruments à vent, accents militaires, thèmes sinueux. La pièce fut créée le 6 juillet 1869 (24 juin du calendrier russe) lors de la saison de concert que Strauss donnait chaque année au Pavillon Vauxhall de Pavlovsk, palais impérial aux portes de Saint-Pétersbourg. Strauss la rejoua quelques jours plus tard sous le titre de… Marche tcherkesse, en l’honneur de ce peuple du Caucase.
Le second Künstler-Quadrille [Quadrille des artistes] de Strauss (le premier, op. 71, datait de 1849) est un joyeux pot-pourri des musiques qui s’étaient jouées à Vienne les mois précédent. Destiné au bal annuel d’Hesperus, qui se tint le 2 février 1858, il comprend les six figures habituelles de la version viennoise de cette danse : «Pantalon», «Été», «Poule», «Trénis», «Pastourelle» et «Finale». On y entend successivement, souvent imbriqués deux par deux, la «Marche nuptiale» du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, la Petite Musique de nuit de Mozart, l’air de Rezia «Ozean du Ungeheuer» (et l’ouverture) d’Obéron de Weber, le trio central – très accéléré – de la «Marche funèbre» de la Deuxième Sonate pour piano de Chopin, le finale («La Campanella») du Deuxième Concerto pour violon de Paganini, la sicilienne de Robert «Ô fortune, sois propice » – très ralentie – de Robert le Diable de Meyerbeer, le Carnaval de Venise d’Heinrich Ernst (auquel Johann Strauss père avait déjà rendu hommage dans la fantaisie Souvenir d’Ernst, ou Le Carnaval de Venise), l’air d’Agathe «Leise leise, fromme Weise» (et l’ouverture) du Freischütz de Weber, le Chant du berger de Schulhoff, le Widerspruch D 865 de Schubert, l’air de Papageno «Der Vogelfänger bin ich ja» de La Flûte enchantée de Mozart. La pièce se conclut par l’alternance de deux thèmes de Beethoven, la «Marche turque» des Ruines d’Athènes et le mouvement lent de la Sonate pour violon et piano «à Kreutzer», transformé en vigoureuse fanfare.
Paris-Vienne, itinéraire d’une opérette
Johann Strauss fils a déjà composé nombre de valses et polkas célèbres lorsqu’il aborde, en 1871, la scène lyrique. Il est encouragé dans cette voie par son épouse, la cantatrice Jetty Treffz, et par la direction de la principale scène viennoise à offrir un répertoire léger, le Theater an der Wien. Depuis une quinzaine d’années, les opérettes d’Offenbach jouissent d’une faveur que ni les œuvres de Carl Millöcker, ni celles de Franz von Suppé ne sont parvenues à éclipser. Seul Strauss pourra rivaliser avec elles. Après Indigo et les Quarante Voleurs (1871) et Le Carnaval à Rome (1873), Strauss atteint la pleine réussite avec son troisième ouvrage, La Chauve-Souris (1874). Pour le livret, il a puisé à une source sûre : une comédie en vaudeville d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, les artisans des grands succès d’Offenbach et les futurs librettistes, en 1875, de Carmen. En 1872, Le Réveillon triomphe au Théâtre du Palais-Royal à Paris. La nouvelle de ce succès retentit jusqu’à Vienne, si bien que la direction du Theater an der Wien en acquiert les droits. Carl Haffner réalise une traduction allemande que Richard Genée, Kapellmeister du théâtre, adapte au goût viennois. L’action est transportée de Paris à Vienne, mais la trame générale reste la même, à quelques détails près – le gardien de prison se soûle désormais à la slivovitz, et non plus au cognac ! L’étincelante ouverture donne le ton général de l’ouvrage et en préfigure l’écriture parfaitement maîtrisée, au-delà de sa légèreté.
Josef, l’autre fils Strauss
Outre les Johann père et fils, la dynastie Strauss comptait deux autres membres éminents : Josef et Eduard, les deux jeunes frères du Roi de la valse. Le cadet, Josef Strauss, fit une carrière d’ingénieur et d’architecte avant de rejoindre, dans les années 1850, l’orchestre familial. Bien lui en prit : il laisse une œuvre d’une grande qualité. Moulinet, une polka française, naquit au cours de l’été 1858, alors que Josef venait de fêter son 31e anniversaire. Il s’y rappelle ses séjours dans une campagne autrichienne idyllique, lorsqu’il avait notamment dirigé les travaux de construction d’un barrage au sud de Vienne. Le terme de «moulinet» est en effet à prendre au sens de «petit moulin», dont la musique traduit le mouvement incessant et enchanteur.
De Vienne à Pest
Pour changer de la valse et de la polka, quoi de plus naturel que d’aller puiser dans les traditions de la Hongrie, pays naguère ennemi et aujourd’hui frère ? Depuis le compromis de 1867, en effet, Vienne et Pest sont placées sur un pied d’égalité sous la double couronne de François-Joseph Ier, empereur d’Autriche et roi de Hongrie, et se sont partagé méticuleusement l’empire. Danse de salon propagée par les orchestres tsiganes mais qui se voulait d’origine populaire (le terme hongrois signifie «danse d’auberge»), la csárdás représentait au XIXe siècle l’âme musicale hongroise, en même temps que le verbunkos dont elle est la forme stylisée. Le verbunkos tire son nom de l’allemand Werbung («recrutement»), car il trouve son origine dans les danses de recrutement militaire jouées par les Tsiganes au XVIIIe siècle, caractérisées par un début langoureux et un mouvement qui s’accélère, jusqu’à un finale enivrant.
En 1869, la polka Éljen a Magyar [Vive les Hongrois !] rend un hommage délicieux aux rebelles enfin domptés.
Johannes Brahms succomba lui aussi au charme de cette musique, quand le violoniste hongrois Ede Reményi, dont il fit la connaissance en 1851, lui fit découvrir des airs en vogue dans son pays. Cela déclencha chez Brahms une véritable passion : il accumula dès lors, dans sa bibliothèque, tout ce qui pouvait paraître comme recueils de danses hongroises. Mêlant ces sources dans de délicieux arrangements, il publia fin 1868 dix Danses hongroises pour piano à quatre mains, réparties en deux cahiers. Le succès fut considérable. L’éditeur de Brahms, Fritz Simrock, le persuada d’orchestrer trois d’entre elles (les numéros 1, 3 et 10), publiées en 1874. En 1880, Simrock obtint deux cahiers supplémentaires rassemblant onze danses pour piano à quatre mains, mais Brahms refusa de réaliser de nouvelles orchestrations. D’autres compositeurs, tels Albert Parlow et Antonín Dvořák, se chargèrent de celles qui manquaient.
La première partie de la Danse hongroise n° 5 est empruntée à une csárdás de Béla Kéler, Bártfai emlék [Souvenir de Bártfa], et sa seconde partie plus rapide à une chanson, Uccu bizony, megérett a káka, que l’on trouve notamment dans un recueil de chants populaires publié en 1858 par Ignác Bognár. La Danse hongroise n° 6 s’ouvre sur le thème d’une csárdás d’Adolf Nittinger, Rózsabokor [Buisson de roses], publiée vers 1864. La partie centrale provient d’une csárdás de Ferenc Patikárus, Bárándi emlék [Souvenir de Báránd], parue vers 1864.
Fritz Kreisler
En 1899, lorsque mourut Johann Strauss fils, Fritz Kreisler avait 24 ans. Rien n’indique que le roi de la valse et le prodige du violon se soient connu, mais leurs noms sont souvent juxtaposés lorsqu’il s’agit d’évoquer Vienne, leur ville natale commune. Après avoir fait ses débuts américains dès 1888, le jeune prodige échoua à entrer à l’Orchestre philharmonique de Vienne et se lança dans des études de médecine. Il retourna heureusement à la musique, un concert avec l’Orchestre philharmonique de Berlin en 1899 puis une série de tournées aux États-Unis au violon l’installant au firmament des violonistes.
En 1905 fut publié un recueil de trois délicieuses pièces, Liebesfreud [Plaisir d’amour], Liebesleid [Chagrin d’amour] et Schön Rosmarin [Joli Romarin], sous le titre de Alt-Wiener Tanzweisen [Vieux airs de danse viennois] et sous le nom de Joseph Lanner, le rival de Johann Strauss père. Dès lors, Kreisler commença à les jouer en bis de ses concerts, avant d’en assumer la paternité en 1910. Liebesleid fut repris par les Comedian Harmonists sous le titre Die Liebe kommt, die Liebe geht.
Kreisler posséda de 1904 à 1918 un violon construit en 1741 par Giuseppe Guarneri «del Gesù» (1698-1744). Cet instrument, avec lequel il assura en 1910 la création du concerto d’Elgar et joua certainement de nombreuses fois Liebesleid et Liebesfreud, est aujourd’hui celui de Nikolaj Szeps-Znaider, le directeur musical de l’Orchestre national de Lyon.
Nikolaj Szeps-Znaider parle de son violon : https://www.thestrad.com
– Claire Delamarche