
L’orgue
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Orchestre national de Lyon
Notes de programme
ven. 21 fév. 2025
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(Version pour orgue)
[7 min]
I. Allegro vivace
II. Allegro cantabile
III. Andantino quasi allegretto
IV. Adagio
V. Toccata
[43 min]
Concert sans entracte.
Mélodie Michel orgue
L’Auditorium de Lyon compte parmi les trois salles de concert qui, en France, possèdent un orgue. Un privilège qui oblige : ouvrir la scène aux jeunes organistes est primordial, et c’est à quoi s’emploient ces nouveaux Petits Concerts d’orgue avec des artistes au seuil d’une carrière brillante et qui, assurément, n’ont pas envie de passer leur carrière cachés à des tribunes d’églises !
À 20 ans, Mélodie Michel s’est déjà taillé une belle réputation dans le monde de l’orgue, et ses pas l’ont portée notamment salle Zariadié, à Moscou, en 2020 pour participer au marathon inaugural (24 heures) du nouvel orgue. Elle retrace près de cent cinquante ans de l’histoire de l’orgue de l’Auditorium. Couronnée par l’illustre «Toccata», la Cinquième Symphonie de Widor fut en effet créée le 19 octobre 1879 dans sa première demeure, le palais du Trocadéro à Paris, quelques mois après son inauguration en 1878. Œuvre de Grégoire Rolland, l’actuel compositeur en résidence de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon, Omoï date de 2011 et rend hommage aux victimes du tsunami qui ravagea le Japon. L’ONL en donne ce soir même la version pour orchestre, réalisée dans la foulée de celle pour orgue.
Texte : Auditorium-Orchestre national de Lyon
Omoï a été écrit en hommage aux victimes de la catastrophe japonaise du 11 mars 2011.
La pièce est à l’origine pour orgue seul. J’ai souhaité l’orchestrer car la relation entre l’orgue et l’orchestre est de plus en plus centrale dans mon univers de compositeur.
Omoï (qui signifie «mémoire, souvenir» en japonais) est basé sur un chant traditionnel japonais, très connu au Japon, qui s’intitule Furusato. Ce chant exprime le souvenir du village natal, et de toute la vie que nous laissons derrière nous lorsque nous décidons de partir. Il émet aussi cette idée que notre rêve est entièrement réalisé le jour où l’on revient dans son village. Enfin, il y a dans ce chant une réelle importance quant au fait de ne pas perdre le souvenir de ceux que l’on a connu, de ne pas oublier ses racines.
J’ai utilisé la première phrase du chant en la découpant et en la modifiant en plusieurs motifs, toujours basé sur les mêmes intervalles (secondes, tierces). Ces intervalles nous offrent alors des harmonies diatoniques, généralement consonantes. La suspension que l’on peut ressentir, par la répétition des différents éléments constitutifs de cette œuvre, se justifie évidemment par la notion de «souvenir»: cette vision d’un individu plongé dans sa mémoire, ignorant le temps qui passe, et étant dans sa propre temporalité.
– Grégoire Rolland
Les facteurs d’orgue :
Aristide Cavaillé-Coll (1878)
Victor Gonzalez (1939)
Georges Danion/S. A. Gonzalez (1977)
Michel Gaillard/Manufacture Aubertin (2013)
Console :
Christophe Cailleux/Organotech (2024)
Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et la salle du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6300 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Maurice Duruflé et Gabriel Fauré, le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et des pages maîtresses de César Franck, Charles-Marie Widor, Marcel Dupré, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Kaija Saariaho, Édith Canat de Chizy, Thierry Escaich ou Philippe Hersant. Remonté en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, puis transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. La variété de ses jeux lui permet aujourd’hui d’aborder tous les répertoires, de Bach ou Couperin aux grandes pages romantiques et contemporaines. C’est, hors Paris (Maison de la Radio et Philharmonie), le seul grand orgue de salle de concert en France. Depuis octobre 2024, il bénéficie d’une console neuve, réalisée par Christophe Cailleux/Organotech.
L’orgue