S’il fallait caractériser la voie artistique empruntée par Christian Zacharias, ce serait par son goût du partage et par l’intelligence de ses lectures musicales. En dépit de ses formidables moyens techniques, le pianiste allemand n’a jamais eu de propension à l’exhibition, au brio stérile. Il a toujours privilégié un répertoire dense, introspectif – au premier rang le classicisme et le romantisme allemands, qu’il aborde avec une compréhension aiguë du texte mais aussi, toujours, avec une fièvre et une poésie intenses. La direction d’orchestre s’est imposée comme un prolongement naturel du clavier dans cette quête et, en treize ans à la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne, Zacharias a largement gagné ses gallons de chef d’orchestre. L’ONL se réjouit de retrouver ce musicien insolite et attachant sous sa double casquette et dans ces compositeurs – Haydn, Mozart, Schumann – qu’il aime tant.