«Les apparitions du saxophone dans le répertoire classique sont rares», remarque John Adams avant d’évoquer les contributions de Ravel, de Prokofiev, de Milhaud ou de Bernstein à son répertoire. À peine sorti de la composition de son Évangile selon l’autre Marie, Adams s’est donc replongé dans ses souvenirs, ceux d’un père saxophoniste, d’une époque où le swing était incarné par John Coltrane, Eric Dolphy ou Wayne Shorter ; mais il avoue quelques affinités entre l’oratorio pascal et le concerto, dans l’«atmosphère émotionnelle de la musique» et dans les «gammes ascendantes qui rebondissent avec énergie».La première française de l’oeuvre revenait naturellement à Timothy McAllister, qui en a assuré la création mondiale en 2013, et a donné vie à près de deux cents autres partitions au fil de sa carrière. Complétant le programme, La Création du monde (écrite par Milhaud après sa découverte du jazz «authentique» à Harlem) et la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky (bâtie sur des illustrations sonores d’actualités, sur la Seconde Guerre mondiale et sur sainte Bernadette). Quant aux «Danses symphoniques» extraites de West Side Story, elles évoquent le New York pauvre des années cinquante, faisant revivre les affrontements des Jets et des Sharks sur fond de jazz, de mambo et de cha-cha-cha.