Programmation
Ma Vache et moi [Go West]
États-Unis, 1925, noir et blanc, muet, format 1.33
avec Buster Keaton, Howard Truesdale, Kathleen Myers, R.P. Thompson
Distribution
Un jeune vagabond employé dans un ranch se lie d’amitié avec une vache solitaire comme lui. Mais elle est destinée à l’abattoir…
Keaton s’attaque à la mythologie de l’Ouest américain dans un film drôle et tendre qu’il réalise seul (à la différence de la plupart de ses autres longs-métrages). Il est le petit homme seul, jusque dans son nom, Friendless [«Sans-Amis»], face à l’immensité du Far West…
Ma Vache et moi est une œuvre singulière dans la production Keaton. Le personnage est ici mu par l’amitié pour une vache et non par l’amour pour une femme. Moins de morceaux de bravoure, un rythme un peu plus lent, le troupeau imposant son propre rythme à toute l’équipe… Pour autant, Ma Vache et moi est truffé de détails ingénieux, poétiques ou comiques : l’échelle de corde pour monter sur le cheval, le mini-pistolet attaché à une chaîne de montre, le collant de diable rouge (dans un film en noir et blanc, notons le souci du détail). Et en point d’orgue, un véritable bijou, la traversée de Los Angeles par un troupeau de cinq cents vaches (qui n’est pas sans rappeler Les Fiancées en folie, film de Keaton sorti la même année 1925).
Mais la véritable différence se trouve dans le traitement du héros : Friendless est définitivement seul et certains y verront une influence chaplinesque. Mais Keaton a surtout décidé de donner une dimension plus dramatique qu’à l’accoutumée à son personnage, en s’éloignant du slapstick– ce genre d’humour reposant sur des gags physiques parfois violents que Keaton a souvent développé. Ma Vache et moi est un film émouvant dans sa simplicité.
Dans ses mémoires, Keaton évoquera ce tournage animalier, avec son habituelle pointe d’humour : «La future star était une splendide vache Holstein, que je surnommai “Œil-de-velours”, ce qui ne la rendit pas plus intelligente que ses congénères. Il me fallut un temps fou et des efforts considérables pour la préparer à sa nouvelle carrière. […]. Je ne possédai jamais d’animal familier plus tendre et plus obéissant. Je réussis à lui faire franchir des portes, et à ce qu’elle ne soit plus effrayée par les lumières et par les bruits trop violents. Le seul ennui avec elle, c’est que dès que je faisais mine de m’asseoir, elle voulait grimper sur mes genoux !» (La Mécanique du rire, Capricci)
En coproduction avec , dans le cadre du festival Lumière.
Hors abonnement.Réservations à partir de septembre 2018.