D’un côté le RIAS Kammerchor, né dès 1948 au sein de la Radio du secteur américain de Berlin (Rundfunk im amerikanischen Sektor) ; de l’autre sa cadette l’5, fondée en 1982 dans l’ancienne République démocratique d’Allemagne par des musiciens désireux de jouer sur instruments d’époque, sans chef régulier mais sous la direction de grandes figures de la musique baroque. Après la chute du mur et la disparition des barbelés, instrumentistes et chanteurs sont devenus des partenaires réguliers, enregistrant par exemple les plus grandes pages de Bach, Händel ou Telemann en compagnie de René Jacobs.

Si l’Auditorium de Lyon a accueilli le RIAS Kammerchor en 2016 dans l’Oratorio de Noël de Bach, ce concert devrait être pour de nombreux auditeurs une première rencontre avec la prestigieuse formation instrumentale. Au programme, les plus beaux extraits des œuvres dramatiques de Händel, sous la direction du nouveau chef du RIAS Kammerchor, Justin Doyle. Des opéras bien sûr, mais aussi des oratorios en anglais, conçus par le compositeur allemand pour remédier au désintérêt croissant des Londoniens pour le genre italien. Grâce à eux, Händel s’est non seulement relevé d’une faillite, mais il a vu aussi sa carrière relancée en Angleterre. Dépourvues de mise en scène, ces grandes fresques offraient néanmoins des situations et des personnages hauts en couleur, tel Jephté condamné à l’infanticide avant de voir son destin soudain modifié par un ange inspiré du modèle théâtral français. De véritables divertissements n’hésitant pas à adapter les récits bibliques pour mieux plaire.

En coproduction avec le .