Orchestre du CNSMD de Lyon

saison 2018/2019

sam. 17 nov

Orchestre du CNSMD de Lyon

sam. 17 nov

Programmation

Igor Stravinsky

Le Chant du rossignol

Lili Boulanger

D’un soir triste

10 min
Claude Debussy

Nocturnes

24 min

Distribution

Orchestre du CNSMD de Lyon
Mikko Franck
direction

L’instruction par le jeu : ce n’est pas le précepte d’une nouvelle réforme éducative mais une recommandation écrite par Platon il y a deux mille cinq cents ans dans La République. Pour former les élèves du Conservatoire de Lyon au métier de l’orchestre, le choix était évident : les Jeux de Debussy sont un moyen sûr d’éduquer et de charmer les oreilles du public. Imaginés pour les Ballets Russes de Diaghilev, ils s’annonçaient  comme une «apologie de l’homme de 1913» ; partis à la recherche d’une balle de tennis, des jeunes gens s’adonnaient alors à de doux jeux de séduction ! Argument minimaliste mais orchestration inouïe et mystérieuse, contrepoint inattendu à la nonchalance des personnages sur scène. Autre mystère, plus impressionniste peut-être, celui des Nocturnes. Dans ce triptyque, les formes mouvantes et vaporeuses des Nuages se mêlent aux explosions orchestrales de Fêtes, puis elles laissent place aux voix de femmes, bouches fermées, pour un envoûtant chant de Sirènes. Découvrons aussi l’une des ultimes partitions de Lili Boulanger : D’un soir triste révèle une sensibilité à fleur de peau, grave et légère à la fois en ces temps de guerre. Serait-il féminin que le mot de «météore» irait bien à Boulanger, première femme couronnée d’un prix de Rome, morte trop tôt de la tuberculose. C’était en 1918, quelques jours avant Debussy, huit mois avant l’Armistice ; elle n’avait que 24 ans. N’aurait-elle pas rejoint Debussy et Ravel dans le panthéon des musiciens français si le fil de son existence n’avait été aussi brutalement rompu ?

Gratuit