Soliste pendant dix-huit ans du très avant-gardiste Ensemble intercontemporain, Pierre-Laurent Aimard est l’interprète infatigable des œuvres de Messiaen, Ligeti et Kurtág. Mais il donne aussi de Bach des lectures rigoureuses et décapantes, d’une pureté sans égale car il parvient à s’affranchir des tics d’instrumentistes pour laisser l’expression musicale se dégager librement de la partition. C’est ce piano exceptionnel, entre réinvention et retour aux sources, qui nous est promis dans les Variations Goldberg.

Ce monument de la littérature pour clavier doit son nom au jeune claveciniste, élève de Bach, qui l’aurait joué à son maître pour le distraire dans ses nuits d’insomnies… C’est en tout cas ce que raconte Forkel, le premier biographe de Bach : «Le comte, plein d’infirmités, avait de nombreuses nuits d’insomnie. À cette époque, Goldberg vivait dans la maison de l’ambassadeur et couchait dans une chambre attenante à celle de ce dernier, pour être prêt à lui jouer quelques morceaux s’il s’éveillait…»

Légende, bien sûr, mais qu’elle est envoûtante cette lente aria, déclinée ensuite en trente variations. Canons, danses, fugues, chorals ornés, le cycle présente une remarquable diversité, jusqu’au délicieux quodlibet final, qui mêle le thème à deux amusantes mélodies populaires.

En partenariat avec Les Grands Interprètes.