La Finlande de Sibelius et Saariaho, la Russie de Rachmaninov : le chef finlandais Osmo Vänskä et le pianiste ukrainien Alexander Gavrylyuk nous proposent deux destinations de choix.
Programme
Ciel d’hiver
Concerto pour piano n° 3, en ré mineur
Symphonie n° 3, en ut majeur
Distribution
Dans un ouvrage publié au début des années 1890, le pionnier Martin Wegelius remarquait que l’histoire musicale de la Finlande attendait encore d’être écrite, car nul style national n’avait encore vraiment éclos. C’est son élève Sibelius qui offrirait à la Finlande ses premières grandes pages musicales, en s’inspirant souvent de la saga ancestrale du Kalevala, mais aussi des mélodies populaires – comme au début de sa Troisième Symphonie. Bien que le Ciel d’hiver de Kaija Saariaho emprunte au mythe grec d’Orion plutôt qu’au Kalevala, c’est bien dans le grand Nord que nous entraîne Osmo Vänskä, formé tout comme la compositrice à l’Académie Sibelius. Avant de rappeler que la Finlande a longtemps regardé tantôt du côté de la Suède, tantôt du côté de la Russie, malgré une brève et relative autonomie accordée par Alexandre Ier. Réputé pour son extrême difficulté, le Troisième Concerto de Rachmaninov est surtout un déluge de passion. À en croire Rachmaninov, Vladimir Horowitz se serait jeté sur sa musique "comme un tigre affamé", et l’aurait "dévorée toute crue". Lauréat du Concours qui porte à Kiev le nom du célèbre virtuose, Alexander Gavrylyuk devrait, comme le public, montrer un énorme appétit.