Chef-d’œuvre du muet inspiré par un conte des Mille et une nuits, Le Voleur de Bagdad de Raoul Walsh est taillé sur mesure pour Douglas Fairbanks. Un spectacle total, tourné dans des décors gigantesques et doté d’effets spéciaux éblouissants.
Programme
[The Thief of Bagdad] États-Unis, 1924, N & B, muet / avec Douglas Fairbanks, Julanne Johnston, Sôjin Kamiyama
Musique de Mortimer Wilson
Distribution
Tourné avec un budget d’un million de dollars (c’est le premier film à atteindre ce budget), Le Voleur de Bagdad est une véritable œuvre à quatre mains. Car si Raoul Walsh en est bien le talentueux metteur en scène, Douglas Fairbanks, alors plus grande star du cinéma aux côtés de Mary Pickford et Charlie Chaplin, en est l’instigateur. Scénariste, producteur avec la United Artist et rôle-titre, «Doug» n’est jamais bien loin du porte-voix. Entre aventure et fantastique, Le Voleur de Bagdad est taillé sur mesure pour cet acteur athlétique. Le rythme ne s’essouffle jamais, malgré la durée exceptionnelle du film. Fairbanks bondit de muret en palais, de souk en tapis volant dans une chorégraphie époustouflante. Prouesse technique pour les années 1920, le film est un spectacle total qui n’a rien perdu de sa magie. C’est également à Douglas Fairbanks que l’on doit la partition originale écrite par Mortimer Wilson, nourrie par la présence du compositeur – fait exceptionnel – sur le tournage. Cette musique fut reconnue comme l’une des meilleures du cinéma muet américain. Pourtant, elle fut peu jouée, et ce sera un événement que de l’entendre interprétée par l’Orchestre national de Lyon.