Les trois œuvres au programme de ce concert monographique illustrent les processus hypnotisant mis en œuvre par Gérard Grisey dans l’écriture du temps musical. Parmi elles, les Quatre Chants pour franchir le seuil, partition ultime et majeure de Grisey, qui n’a encore jamais été donnée à Lyon.
Programme
Stèle, pour deux percussionnistes
Vortex Temporum, pour piano et cinq instruments
Quatre Chants pour franchir le seuil, pour voix de soprano et quinze instruments
Distribution
Dans son chef-d’œuvre Vortex Temporum (1994- 1996), temps des hommes, temps des baleines et temps des oiseaux et des insectes s’entremêlent dans un véritable «tourbillon temporel» et timbral. Composé alors que Vortex Temporum est encore en chantier, Stèle (1995) est un voyage dans le temps : pour faire «émerger le mythe de la durée», Grisey convoque l’image «d’archéologues découvrant une stèle et la dépoussiérant jusqu’à y mettre à jour une inscription funéraire». Enfin, Quatre Chants pour franchir le seuil est la dernière œuvre achevée du compositeur, avant qu’une rupture d’anévrisme ne l’emporte prématurément en 1998. Gérard Grisey livre ici une méditation musicale sur la mort, composant involontairement son propre Requiem. «Une musique expressive et hautement dramatique, au livret inoubliable», selon la soprano portoricaine Sophia Burgos, qui accompagne pour l’occasion les musiciens de l’Ensemble intercontemporain.