Dans son Premier Quatuor, Janáček nous parle d’amour ; mais il rend également hommage à son aîné Beethoven. Quoi de plus naturel que de faire se côtoyer ces deux compositeurs, au travers de deux partitions aussi lyriques l’une que l’autre ?
Programme
Quatuor à cordes n° 1, «Sonate à Kreutzer»
Quatuor à cordes n° 7, en fa majeur, op. 59/1, «Razoumovski»
Distribution
Lorsqu’il compose son premier quatuor à cordes, à 69 ans, Leoš Janáček est dopé par son amour pour la jeune Kamila Stösslová, sa cadette de près de quarante ans. Mais tous deux sont mariés. Est-ce pour cela qu’il puise son inspiration dans une source aussi tragique ? Dans son roman, Tolstoï raconte comment un homme, découvrant sa femme en train de jouer sublimement la Sonate «à Kreutzer» de Beethoven (du nom de son dédicataire, le violoniste Rodolphe Kreutzer), devient fou de jalousie et la tue. Le début du Septième Quatuor de Beethoven semble lui aussi nous parler d’amour, avec ce chant intense de violoncelle auquel répond celui du violon. Cette partition lumineuse s’achève sur un finale à la russe afin de plaire à son dédicataire, le prince Andreï Razoumovski (qui n’était encore que comte), l’un des principaux mécènes du compositeur.