Dire que Maria João Pires excelle dans Mozart est un euphémisme. Ce qu’elle réalise dans sa musique tient du miracle. Et si Nikolaj Szeps-Znaider sort son violon, comment ne pas être aux anges ?
Programme
Sonate pour violon et piano n° 5, en fa majeur, op. 24, «Le Printemps»
Concerto pour piano n° 9, en mi bémol, KV 271, «Jeunehomme»
Symphonie n° 7, en la majeur, op. 92
Distribution
Le Mozart de Maria João Pires, c’est l’évidence d’un toucher miraculeux et d’une musicalité sans ostentation ; c’est aussi le drame sous la légèreté, la puissance sous la douceur. Autant de qualités cruciales pour aborder le Neuvième Concerto. Peu importe l’identité de cette demoiselle «Jeunehomme» qui en fut la destinataire – vraisemblablement Victoire Jenamy, la fille de l’illustre maître de ballet français Jean-Georges Noverre. Ce jeune Mozart est irrésistible de grâce et de lumière ; mais il ouvre également, dans le mouvement lent, des abîmes insondables de poésie. Œuvre encore redevable à Mozart et Haydn, la Sonate pour violon et piano «Le Printemps» de Beethoven requiert des qualités similaires et déploie une fraîcheur et un charme irrésistibles. Nikolaj Szeps-Znaider y lâche la baguette pour l’archet le temps d’un duo avec la pianiste portugaise, nous rappelant ainsi quel prodigieux violoniste il est aussi. Après de tels sommets, l’entêtante Septième Symphonie de Beethoven nous gardera dans les sphères les plus élevées.