Dans Dreydl, donné en création mondiale, Olga Neuwirth plonge dans l’imaginaire yiddish. Deux partitions orchestrales aux couleurs et aux rythmes puissants complètent ce programme, montrant que la musique française est bien loin de la délicatesse éthérée à laquelle on la réduit parfois.
Programme
La Tragédie de Salomé (version symphonique de 1910)
Dreydl (co-commande Orchestre national de Lyon et Staatskapelle de Dresde, création mondiale)
La Mer, trois esquisses symphoniques
Distribution
Compositrice associée de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon, Olga Neuwirth s’inspire du mouvement d’un dreydl, toupie avec laquelle les enfants jouent encore aujourd'hui pendant la fête des lumières de Hanoukka, pour méditer sur le temps qui passe et la circularité fatale du destin. Commande de l’AONL donnée en création mondiale, cette partition née durant les périodes de confinement puise son énergie dans le souvenir de rythmes de danse. La danse affleure sans cesse également dans La Tragédie de Salomé, musique de scène de 1907 dont Florent Schmitt tira trois ans plus tard cette version symphonique. Cette partition aux couleurs vives, aux effets puissants, au rythme incandescent fit l’admiration de Stravinsky, avant même qu’il compose lui-même L’Oiseau de feu, Le Sacre du Printemps et Petrouchka. L’œuvre culmine sur la cataclysmique «Danse de l’effroi», déferlement d’énergie brute traduisant le délire croissant de la protagoniste. Avant cela, Schmitt nous régale de pages magiques, comme les «Enchantements sur la mer». Ce mouvement forme des prémices idéaux à La Mer, éblouissant triptyque symphonique de Debussy traduisant en sons les impressions produites devant l’immensité des flots, le miroitement des vagues, la légèreté de l’écume, le souffle du vent ou le reflet d’un soleil radieux.