Au cours de son long règne à l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Michel Plasson a joué sans relâche les défricheurs d’un répertoire français jusque-là boudé : Ropartz, d’Indy, Magnard, Roussel ou les opéras oubliés de Massenet… Il n’en a pas moins excellé dans des pages qui n’avaient pas besoin d’une publicité particulière, à l’instar de celles à l’affiche ici : les principaux passages (notamment la «Sicilienne») de la délicieuse musique de scène de Fauré pour le Pelléas et Mélisande de Maeterlinck ; la magistrale Symphonie en ré mineur de Franck, Liégeois installé à Paris ; et le capiteux Poème de l’amour et de la mer de Chausson. Il retrouve dans cette dernière partition Véronique Gens, l’une des plus grandes voix de notre temps, qui, après avoir porté haut la musique baroque, s’affirme aujourd’hui comme une interprète majeure du répertoire romantique et postromantique français.