À son second fils, Gabriel Fauré affirmait que la musique devait «nous élever le plus loin possible au-dessus de ce qui est». Mise en application dans ce concert par les musiciens de l’Orchestre national de Lyon.
Programme
Trio avec piano en ré mineur, op.120
Quatuor avec piano n° 1, en do mineur, op. 15
Distribution
De la musique de chambre française ! Au XIXe siècle, la chose est peu évidente et il faut que quelques musiciens fondent la Société nationale de musique pour que leurs sonates, trios et autres quatuors puissent s’installer aux côtés de Mozart, Haydn ou Beethoven. Parmi les premiers membres de la société, le tout jeune Gabriel Fauré, familier de Saint-Saëns et de Pauline Garcia-Viardot. Il tombe amoureux d’une fille de la chanteuse. La suite est connue : fiançailles, rupture, quatuor à cordes. Presque un demi-siècle sépare ce quatuor du trio. Un demi-siècle de créations à la Société nationale de musique. Le jeune prétendant déçu est devenu un artiste reconnu mais confronté aux soucis financiers, à une santé déclinante et à des problèmes de surdité. En ré mineur, le trio s’annonce sombre mais il chante avec une passion de jeune homme. Même le finale, plus énigmatique, conclut avec optimisme. «Au diable la vieillesse !» s’écriait Gabriel Fauré ; ce concert a l’ardeur des premières années.
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