Le concerto de Stéphane Pelegri est hanté de brèves réminiscences, comme ces bribes de rêve fugaces qui surgissent au réveil pour s’évanouir aussitôt. Ces Random Memories («Mémoires aléatoires», ou «parcellaires»), l’auteur les puise dans son univers de prédilection, le jazz-rock des seventies. On reconnaîtra, selon ses affinités, un soupçon de Miles Davis, une harmonie de Zappa, une tournure issue du Third Stream (courant du jazz se rapprochant de la musique classique dans les années 1960 et 1970). On s’y délectera surtout de voir les spectaculaires timbales sous les feux de la rampe, adoptant les techniques de jeu les plus inattendues (certaines empruntées à la batterie ou au marimba). City Life de Steve Reich, qui intègre des bruits de la ville de New York diffusés par haut-parleurs, et The Chairman Dances, où John Adams fait danser aux époux Mao un foxtrot endiablé, complètent ce concert rythmé.

À l’issue de ce concert, un after se déroulera dans l’Atrium en compagnie du trio jazz composé de Benoit Thevenot au piano, Grégory Theveniau à la basse et Hervé Humbert à la batterie.