La musique de chambre aurait-elle des prétentions symphoniques ? Quand Beethoven réunit cordes, bois et cuivre en septuor, il réinvente le divertissement. Et quand Hasenhörl réduit l’orchestre de Strauss à un quintette, il en préserve la richesse et l’humour originels. En petit nombre, les musiciens de l’ONL voient les choses en grand.
Programme
Till l’Espiègle (arrangement de Franz Hasenhörl)
Septuor op. 20
Distribution
«Sortez donc mon septuor un peu plus promptement», s’agace Beethoven auprès de son éditeur, ajoutant que «les foules sont dans l’attente». Il faut dire que l’ouvrage bénéficie d’un réel succès et que Beethoven en est suffisamment satisfait pour le dédier à l’impératrice Marie-Thérèse. Certes, le compositeur prétend y avoir placé «beaucoup d’imagination mais peu d’art», mais l’union de cordes, bois et cor en septuor est d’autant plus nouvelle que la variété des idées est à la mesure de la richesse de timbres. Till l’Espiègle traduit les farces et grimaces d’un coquin jusqu’à sa condamnation à mort par le tribunal. Le musicologue Franz Hasenhörl en tira, sous le titre de Till Eulenspiegel – einmal anders ! [Till l’Espiègle – pour une fois différent !], une «grotesque musicale» rassemblant les passages les plus pittoresques du poème symphonique de Strauss.