Pour sa première venue à l’Auditorium de Lyon, le pianiste tessinois Francesco Piemontesi réunit Beethoven et Schubert après leur rencontre manquée à Vienne, scellant une fraternité musicale aussi profonde qu’imaginaire.
Programme
Sonate pour piano n° 21, en do majeur, op. 53, «Waldstein»
Sonate pour piano n° 30, en mi majeur, op. 109
Grazer-Fantasie, D 605a
Quatre Impromptus D 935, op. posth. 142
Distribution
Le 29 mars 1827, Schubert rend un dernier hommage à Beethoven en escortant sa dépouille jusqu’à sa dernière demeure. La légende veut qu’il se rende ensuite dans un cabaret, lève un premier verre au souvenir de l’Immortel, un second pour celui qui va bientôt le rejoindre ; il ignore que l’échéance est proche – vingt mois plus tard. En ces deux auteurs, Francesco Piemontesi voit un chemin pour accéder aux dimensions les plus profondes de la musique. De son travail avec Alfred Brendel, le vainqueur du Concours Reine-Elisabeth 2007 a conservé le goût de la perfection et du détail. Ne cherchant pas à briller, préférant éclairer la partition de l’intérieur, il aborde un répertoire exigeant, mais aussi d’une émotion brûlante. Dans la Sonate «Waldstein» de Beethoven, les répétitions d’accords se font obsessionnelles ; l’énergie frise la violence. Dans la Trentième Sonate, des ruptures ne cessent d’ombrager la douceur initiale. Quant aux Impromptus de Schubert et à sa Grazer-Fantasie, joyau rare redécouvert il y a une soixantaine d’années, ils transportent l’auditeur dans de tels états émotionnels qu’il paraît impossible d’en sortir indemne.