Multi-récompensés pour leur intégrale des sonates de Beethoven, Isabelle Faust et Alexander Melnikov n’ont cessé d’élargir leur répertoire commun. Ensemble, ils tendent un fil entre le romantisme schumannien et de petites pièces de György Kurtág qui paraissent venir de très loin.
Programme
Sonate pour violon et piano en fa mineur, op. 120/1
Quatre Pièces pour violon et piano op. 7
Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur, op. 120/2
Trois pièces op. 14e
Sonate pour violon et piano n° 2, en ré mineur, op. 121
Distribution
Isabelle Faust forme avec Alexander Melnikov plus qu’un duo idéal ; en trio, en quatuor ou en quintette avec d’autres partenaires, violoniste et pianiste cultivent leur complicité exceptionnelle. Nourrissant leurs interprétations d’une analyse très fine des partitions autant que de leur proximité avec les compositeurs de leur temps, ils se font presque généalogistes quand ils établissent d’un programme la filiation artistique. De Schumann, Brahms a hérité d’un irrésistible élan pour offrir au duo une densité instrumentale sans commune mesure. Plongé dans l’atonalité, Webern ne se détourne pas totalement du romantisme quand, sous la forme d’une micro- sonate, il en prolonge la poésie de l’aphorisme et du fragment. Quant à Kurtág, jamais il n’est plus schumannien que lorsqu’il écrit, comme son aîné, une musique «venant du lointain».