Né à Hambourg et indéniablement allemand, Brahms était fasciné par la musique tsigane en vogue à son époque. Danses hongroises et Premier Concerto pour piano témoignent de ce penchant, et c’est presque un acte patriotique pour l’Orchestre du Festival de Budapest que de s’approprier ses ouvrages.
Programme
Danse hongroise n° 1, en sol mineur
Concerto pour piano n° 1, en ré mineur, op. 15
Danse hongroise n° 11, en ré mineur (orchestration d’Albert Parlow)
Symphonie n° 1, en do mineur, op. 68
Distribution
Brahms a tout juste 15 ans quand il rencontre Ede Reményi. De passage à Hambourg, le jeune violoniste hongrois initie son cadet au verbunkos et à la csárdás emblématiques de son pays. Mais, si Brahms se rend par deux fois en Hongrie, la musique de Beethoven n’en continue pas moins de couler dans ses veines. Intimidé par son aîné, il commence son Premier Concerto par un geste si beethovénien qu’il s’en trouve comme libéré et peut se lancer dans un finale à la hongroise. Avec la Première Symphonie, il entraîne l’auditeur ailleurs, citant un thème de cor des Alpes entendu en Suisse. Mais ce sont de nouveau les musiciens tsiganes qui semblent surgir des Danses hongroises. Un tel programme ne pouvait bénéficier de meilleurs ambassadeurs que l’Orchestre du Festival de Budapest et Kirill Gerstein ; né russe, nationalisé américain et désormais installé à Berlin, ce pianiste a fait la preuve de ses affinités magyares en triomphant à l’Auditorium de Lyon, en janvier 2024, dans le Deuxième Concerto de Liszt.