Je tiens beaucoup à ce que nous montions chaque année un opéra dans le cadre d’un concert mis en espace ; la flexibilité, l’attention au texte, l’humilité de l’accompagnement des voix sont des éléments essentiels de la discipline et de l’imagination des musiciens. La trilogie de Mozart sur les livrets de Da Ponte est pour moi le sommet absolu du genre lyrique pour le rapport entre musique et mots. Je lui dois probablement d’être devenu chef d’orchestre. À l’adolescence, une représentation
des Noces de Figaro m’a fait comprendre que mon rapport d’instrumentiste au phrasé, à l’accentuation, aux dynamiques serait toujours incomplet si je ne me plongeais pas dans ce répertoire, et m’a conduit à regarder au-delà des limites du violon. Les trois Mozart/Da Ponte figurent parmi les premières œuvres que j’ai dirigées, jeune chef invité, au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Le choix de Così à Lyon tient aussi à la possibilité de travailler avec Thomas Hampson, qui signe également la mise en espace ; à ce stade de sa carrière, c’est le rôle d’Alfonso, le maître du jeu de cette École des amants, qui l’attire le plus. À ses côtés, Barbara Frittoli se placera en authentique alter ego par sa maturité et sa prestance, leur couple prenant par la main les quatre jeunes gens à la découverte des ombres et des lumières de l’âme.
Nikolaj Szeps-Znaider
Directeur musical
Così fan tutte
Thomas Hampson / Nikolaj Szeps-Znaider