Werther

Notes de programme

Jules Massenet (1842-1912)
Werther

Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux d’après Goethe
Poème d’Edouard Blau, Paul Milliet et Georges Hartmann

Première représentation : Vienne, Opéra impérial, 16 février 1892, sous la direction de Wilhelm Jahn.
Première représentation française : Paris, Opéra-Comique, 16 janvier 1893, sous la direction de Léon Carvalho.

Distribution

Orchestre et Maîtrise de l’Opéra de Lyon
Daniele Rustioni
direction

Werther, 23 ans : Simon Keenlyside (baryton)
Charlotte, fille du Bailli, 20 ans : Stéphanie d’Oustrac (mezzo-soprano)
Sophie, sa sœur, 15 ans : Florie Valiquette (soprano)
Albert, 25 ans : Jean-Sébastien Bou (baryton)
Le Bailli, 50 ans : Marc Barrard (baryton)
Schmidt, ami du Bailli : XXXXX (ténor)
Johann, ami du Bailli : XXXXX (basse)
Bruhlmann, jeune homme : XXXXX (ténor)
Käthchen, jeune fille : XXXXX (mezzo-soprano)
Les six enfants Fritz, Max, Hans, Karl, Gretel, Clara : XXXXXXXX (sopranos, voix d’enfants)

Déroulement

L’action se déroule aux environs de Francfort, de juillet à décembre 178...

Acte I : La Maison du Bailli
Acte II : Les Tilleuls
Acte III : Charlotte et Werther
Acte IV
– Premier tableau : La Nuit de Noël
– Second tableau : La Mort de Werther

Durée : 2h15 sans entracte

Argument

Acte I

La Maison du Bailli

À Wetzlar, près de Francfort (juillet 178…). Sur la terrasse de sa demeure, le Bailli fait répéter un chant de Noël à ses six plus jeunes enfants («Noël ! Noël !»). L’atmosphère joyeuse est renforcée par l’arrivée de deux de ses amis, Johann et Schmidt («Bravo pour les enfants !»). Entre Sophie, la fille cadette du Bailli. Elle nous apprend que Charlotte, sa sœur aînée, se prépare pour un bal donné le soir même. Le Bailli et ses amis évoquent Werther, un être «instruit, distingué», mais également «un peu mélancolique…». Johann et Schmidt quittent les lieux en rendant hommage à Bacchus, et Werther fait son entrée dans la cour de la maison. Émerveillé par la beauté du jardin et de sa fontaine, ému par l’âme pure des enfants, il exprime son trouble dans un monologue exalté («Je ne sais si je veille ou si  je rêve encore – Ô nature pleine de grâce»). Charlotte est de retour et le Bailli l’embrasse avec fierté. Il aperçoit ensuite Werther et l’accueille amicalement. Il lui présente Charlotte. D’autres invités au bal arrivent à leur tour et, dans ce remue-ménage, Werther exprime ses sentiments naissants pour Charlotte («Ô spectacle idéal d’amour et d’innocence»). Tout le monde prend le chemin du bal, à l’exception de Sophie et du Bailli, qui veillent sur les enfants. Sophie pousse son père à aller rejoindre ses amis Johann et Schmidt à l’auberge. La nuit tombe quand arrive à l’improviste Albert, le fiancé de Charlotte, qui revient de voyage. Il est déçu de ne pas trouver la jeune fille, mais Sophie le rassure quant aux sentiments de sa sœur. Albert prend congé et, une fois seul, laisse éclater sa flamme («Quelle prière de reconnaissance et d’amour»). Charlotte et Werther rentrent du bal «lentement, se tenant par le bras». Exalté, Werther fait à Charlotte l’aveu de son amour, et la jeune fille, attendrie, se dérobe en évoquant sa mère disparue («Il faut nous séparer – Mon âme a reconnu votre âme – Si vous l’aviez connue»). Leur duo est interrompu par l’entrée du Bailli, qui apprend à Charlotte le retour d’Albert. Charlotte parle à Werther de la promesse faite à sa mère, mourante, de prendre Albert pour époux. Werther reste seul et désespéré.

Acte II

Les Tilleuls

La place de Wetzlar. Au fond, le temple. À gauche, le presbytère. À droite, la taverne. C’est le mois de septembre. Johann et Schmidt, attablés devant la taverne, observent les événements du jour un verre à la main («Vivat Bacchus») : le pasteur célèbre ses noces d’or (des accords d’orgue s’échappent du temple), Albert et Charlotte semblent filer le parfait amour. Les jeunes mariés bavardent à l’ombre des tilleurs. Charlotte se dit comblée («Trois mois ! voici trois mois que nous sommes unis»). De loin, le malheureux Werther contemple la scène («Un autre est son époux»). Albert le rejoint ; au courant de la passion de Werther pour Charlotte, il lui offre son amitié et son pardon pour des sentiments qu’il croit éteints («Mais celle qui devint ma femme»). Arrive Sophie, dont la joie insouciante contraste avec le désespoir muet de Werther. Amoureuse du jeune homme, elle l’invite à danser à la fête donnée au presbytère («Du gai soleil, plein de flamme»). Mais Werther reste en retrait, rejoint par Charlotte. Il lui redit son amour, et elle lui conseille en retour de s’éloigner quelque temps : il reviendra à Noël («Ah ! qu’il est loin ce jour»). Werther commence à penser que seule la mort le délivrera de son infortune («Lorsque l’enfant revient d’un voyage avant l’heure»).

À Sophie, qui vient de nouveau l’inviter à danser, il annonce brutalement son départ. La jeune fille fond en larme dans les bras de sa sœur, qui masque difficilement sa propre douleur. Albert, qui assiste à la scène, comprend que Werther aime toujours Charlotte.

Acte III

Charlotte et Werther

Dans la maison d’Albert (24 décembre 178…). Seule dans son appartement, Charlotte relit les lettres de Werther, sans pouvoir se cacher qu’elle l’aime («Werther ! Werther !… Qui m’aurait dit la place que dans mon cœur il occupe aujourd’hui»). Aux mots «Ne m’accuse pas. Pleure-moi !», elle ressent une angoisse que même Sophie ne parvient pas à calmer («Mais… souffres-tu ?»). Elle demande à Dieu de la soutenir dans sa détresse («Seigneur Dieu ! j’ai suivi ta loi !»). Werther arrive justement, «pâle et presque défaillant» («Oui, c’est moi !… Je reviens…»). Il lit à Charlotte des vers d’Ossian («Pourquoi me réveiller, ô souffle du Printemps»). Le trouble de Charlotte trahit ses sentiments. Au moment de céder à Werther, elle se ressaisit et le repousse, lui interdisant de la revoir. Werther s’enfuit, au désespoir («Prends le deuil, ô nature !»). Entre Albert. Sachant Werther de retour, et voyant l’agitation de Charlotte, il soupçonne ce qui s’est passé. Un messager apporte un billet de Werther, demandant à Albert de lui prêter ses pistolets, au prétexte d’un voyage. Pleinement conscient des conséquences de son acte, Albert ordonne froidement à Charlotte de les remettre au domestique. Elle obéit mais, à peine son mari parti, elle se précipite chez Werther.

Acte IV

Premier tableau : La Nuit de Noël

Durant cet interlude orchestral accompagnant la course effrénée de Charlotte, on voit Wetzlar à vol d’oiseau ; la lune éclaire les arbres et les toits couverts de neige.

Second tableau : La Mort de Werther

Le cabinet de travail de Werther, la nuit de Noël. Mortellement blessé, le jeune homme agonise. Charlotte se précipite à son chevet («Non ! non ! c’est impossible»). Entendant la voix de Charlotte, Werther retrouve quelques forces («Qui parle ? Charlotte ! Ah ! c’est toi !»). Ils s’étreignent. Charlotte lui demande pardon et lui avoue qu’elle l’a toujours aimé («Oui… du jour même où tu parus…»). Tandis qu’au loin les enfants du Bailli entonnent leur chant de Noël, Werther demande à son amie une digne sépulture et expire dans ses bras («Là-bas, au fond du cimetière»).

Quelques éléments sur l'ouvrage