L’orgue
◁ Retour au concert du mer. 4 déc. 2024
Programme détaillé
Passacaille et Fugue en ut mineur, BWV 582
[13 min]
(Extrait de l’Orgel-Büchlein)
[5 min]
Prélude et Fugue n° 1
[10 min]
Gloria
Commande de Radio France et de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon
Création mondiale
Avec la participation de Thibaut Duret.
[10 min]
Consolation n° 4, en ré bémol majeur
[4 min]
Fantaisie pour orgue mécanique en fa mineur, KV 608
[12 min]
Concert sans entracte.
Dans le cadre d’Unanimes ! Avec les compositrices. Attentif depuis plusieurs années à la place des femmes dans sa programmation, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon participe à cette initiative de l’Association française des orchestres (AFO) dédiée à la promotion des compositrices et de leur répertoire.
Distribution
Lucile Dollat orgue
Introduction
Lucile Dollat dompte la console flambant neuve de l’orgue de l’Auditorium pour faire parler les quelque 6400 tuyaux, qui pour la plupart ont prsque 150 ans. Le programme met en valeur la versatilité de cet l’instrument, capable d’aborder le répertoire baroque – deux pièces majeures de Johann Sebastian Bach – avec le même brio que Gloria de Marc-André Dalbavie. Cette pièce, commande conjointe de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon et de Radio France, est présenté en première audition mondiale et utilise les fonctionnalités ultramodernes de la nouvelle console. Aux côtés de Bach, le «père» de tous les organistes, on découvrira plusieurs de ses descendants : Franz Liszt, qui écrivit beaucoup pour l’orgue mais dont cette Quatrième Consolation, de 1850, était destinée initialement au piano ; Wolfgang Amadeus Mozart, qui déclara que l’orgue était le roi des instruments (ou plutôt la reine, le terme allemand Orgel étant féminin), mais dont cette fantaisie fut composée à l’origine (1791) pour un orgue mécanique ; et Elsa Barraine, compositrice surdouée, militante communiste et résistante, dans un prélude et fugue sur un chant israélite écrit en 1929 et dédié à son professeur, Paul Dukas.
Texte : Auditorium-Orchestre national de Lyon
Dalbavie, Gloria
Je n’ai jamais écrit de pièce pour orgue. Je me suis toujours dit qu’un jour, je lui consacrerai une œuvre, mais je l’avoue, le temps passait sans volonté de franchir le pas. Puis, deux moments déclencheurs sont arrivés. Le premier chronologiquement est l’incendie de Notre-Dame, qui a été pour moi, comme pour beaucoup de gens, un évènement terrifiant. Aucun mot ne peut décrire le désastre que cette catastrophe a produit sur moi. Pétrifié devant les images, sans aucune possibilité d’action, hébété par la destruction religieuse, historique et symbolique de ce que je voyais, un espoir a commencé à naître au fur et à mesure des heures. Cet espoir a pris de plus en plus de force au fil du temps apocalyptique que l’on vivait. Puis, cet espoir est devenu réalité : l’orgue, miraculeusement, n’avait pas brulé ! C’est à ce moment, que je me suis convaincu que le temps était venu d’écrire une partition pour orgue en hommage à ce «miracle». Tout ce qui me retenait dans la composition pour cet instrument, a sauté ! Et c’est évidemment un Gloria qui célèbre ce rescapé des flammes. Gloria qui est à la fois le Gloria in excelsis Deo, le Gloria d’une forme d’œuvre habituellement virtuose et le Gloria venant d’une tradition à la fois religieuse mais aussi d’une tradition profane, celle d’une œuvre d’orgue de concert, la partition n’ayant pas vocation à être jouée dans le cadre d’une liturgie.
Le deuxième moment déclencheur a été la demande de Lucile Dollat qui en est la dédicataire de lui écrire une œuvre pour orgue en rapport avec sa nomination comme organiste en résidence à Radio France. Cette commande venant d’une interprète d’exception, m’a beaucoup touché et a permis de concrétiser ces deux hommages.
– Marc-André Dalbavie
L’ORGUE DE L’AUDITORIUM
Les facteurs d’orgue :
Aristide Cavaillé-Coll (1878)
Victor Gonzalez (1939)
Georges Danion/S. A. Gonzalez (1977)
Michel Gaillard/Manufacture Aubertin (2013)
Console :
Christophe Cailleux/Organotech (2024)
Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et la salle du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6300 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Maurice Duruflé et Gabriel Fauré, le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et des pages maîtresses de César Franck, Charles-Marie Widor, Marcel Dupré, Olivier Messiaen, Jehan Alain, Kaija Saariaho, Édith Canat de Chizy, Thierry Escaich ou Philippe Hersant. Remonté en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, puis transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. La variété de ses jeux lui permet aujourd’hui d’aborder tous les répertoires, de Bach ou Couperin aux grandes pages romantiques et contemporaines. C’est, hors Paris (Maison de la Radio et Philharmonie), le seul grand orgue de salle de concert en France. Depuis octobre 2024, il bénéficie d’une console neuve, réalisée par Christophe Cailleux/Organotech.
L’orgue