En écho aux grandes pages symphoniques de Dvořák et Smetana jouées cette saison par l’Orchestre national de Lyon et Nikolaj Szeps-Znaider, les musiciens de l’ONL ont imaginé ce programme au romantisme intense, dans l’intimité du quatuor à cordes.
Programme
Quatre mouvements extraits de Cyprès
Méditation sur l’ancien choral tchèque «Saint Venceslas», op. 35a
Quatuor à cordes n° 2, «Lettres intimes»
Distribution
Aux côtés de monuments comme le Quatuor «Américain» ou le Second Quatuor avec piano, la musique de chambre de Dvořák recèle une partition plus intime, longtemps tenue secrète par son auteur : Cyprès. En 1865, le jeune Dvořák compose dix-huit chants d’amour pour séduire Josefina Čermáková. Elle lui préfère un autre homme et il épouse sa sœur Anna, sans jamais l’oublier. Vingt-deux ans plus tard, en 1887, il transcrit douze de ces chants pour quatuor à cordes : des miniatures poignantes, d’un lyrisme radieux. C’est son gendre Josef Suk, talentueux compositeur et grand-père du fameux violoniste homonyme, qui les tirera de l’oubli. Quel meilleur prolongement que le second quatuor à cordes de son héritier Janáček ? «Lettres intimes» est lui aussi une déclaration d’amour à une femme inaccessible, Kamila Stösslová (tous deux étaient mariés et trente-huit ans les séparaient). Kamila n’en devint pas moins la muse de l’éblouissante floraison de partitions composées par Janáček dans sa dernière décennie.