Si l’on considère les deux incroyables épopées musicales menées récemment par Jordi Savall à l’Auditorium de Lyon sur les traces de l’écrivain Ibn Battûta, le «Marco Polo arabe», ce programme peut sembler presque sage. Pourtant, le Requiem de Mozart est un fidèle compagnon de route du chef et violiste catalan, qui l’a enregistré dès 1991. Tout en choisissant la version la plus «classique» de cette partition inachevée, celle complétée par l’élève de Mozart Franz Xaver Süssmayer, Savall avait surpris son monde en adoptant une vision apaisée de ce somptueux testament musical, si souvent emporté dans un tourbillon par d’autres chefs sur instruments anciens. Une vision pleine de mystère, de profondeur, comme l’est sa viole. De quoi contraster avec la majesté solaire de la «Jupiter», ultime symphonie du compositeur salzbourgeois.

Avec le soutien du Département de la culture de la Generalitat de Catalunya et de l’Institut Ramon Llull. Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie.