Il trionfo del Tempo e del Disinganno présente la particularité d’être à la fois le premier et le dernier oratorio de Händel. Composé en 1707, peu après l’arrivée du jeune compositeur à Rome, l’ouvrage repose sur un livret du cardinal Benedetto Pamphilj, un riche prélat et mécène qui jouissait d’une flatteuse réputation de poète. Händel reprendra et étoffera son oratorio au gré de sa carrière jusqu’en 1758, année où il sera donné pour la dernière fois à Covent Garden sous le titre anglais de The Triumph of Time and Truth [Le Triomphe du Temps et de la Vérité]. Händel va également réutiliser sa partition dans plusieurs autres ouvrages. C’est ainsi que les mélomanes connaissent Il trionfo à travers la sublime complainte de l’opéra Rinaldo (1711), «Lascia ch’io pianga» [«Laisse-moi pleurer»]. Popularisé par le film de Gérard Corbiau Farinelli (1994), cet air n’est autre que celui chanté par le Plaisir pour achever de séduire la Beauté : «Lascia la spina» [«Laisse l’épine»].