Pour lancer leur intégrale des symphonies de Beethoven sur plusieurs saisons, l’ONL et Nikolaj Szeps-Znaider choisissent la conquérante Eroica. Et lui adjoignent un concerto de Prokofiev qui ne l’est pas moins, sous l’archet magique de Sergueï Krylov.
Programme
Lamentation sur les désastres de la guerre
Concerto pour violon n° 2, en sol mineur, op. 63
Symphonie n° 3, en mi bémol majeur, op. 55, «Eroica»
Distribution
Au panthéon de Nikolaj Szeps-Znaider, Beethoven figure en bonne place. Comment résister à l’envie de balayer l’ensemble de ses symphonies lorsque l’on dispose d’une phalange aussi capée que l’Orchestre national de Lyon ? L’Eroica traduit un hommage déçu, puisque Bonaparte, à qui elle devait être dédiée, avait trahi les idéaux révolutionnaires en s’emparant de la couronne impériale. Deux pièces font écho à cette partition célébrissime, tissant le fil rouge de ces conflits et totalitarismes qui ont imprégné la musique de tant d’espoirs, de désillusions et de souffrances. Derrière la brève Lamentation de Karim Al-Zand, inspirée par deux gravures de Goya, figurent le souvenir d’un parent assassiné en Irak et une réflexion plus large sur le désastre de la guerre. Le Deuxième Concerto pour violon voit Prokofiev se réinstaller définitivement en URSS après plus de vingt ans d’exil, encore inconscient des difficultés qui l’attendent. En funambule du violon qu’il est, avec cet archet si léger qui vous happe comme nul autre, Sergueï Krylov nous en partagera le lyrisme profond.