Programmation
Quatuor à cordes n° 9, en ut majeur, op. 59/3, «Razoumovski»
Quatuor à cordes en sol majeur, op. 77/1
Derrière le nom de Razoumovski se cache l’une des plus grandes familles de Russie, comptant plusieurs chefs de clan cosaques et maintes liaisons sentimentales avec la famille impériale. Comte élevé au titre de prince, ambassadeur à Vienne, Andreï Kirillovitch aurait été l’amant de la grande-duchesse Nathalie. Mais c’est à Beethoven qu’il doit son principal titre de noblesse, en tant que mécène et dédicataire de trois quatuors particulièrement novateurs, rassemblés sous le numéro d’opus 59. Beethoven aurait-il été le même sans l’exemple de son maître, Joseph Haydn, le père du quatuor à cordes moderne ? L’opus 77 de ce dernier, formé de deux somptueux quatuors, est d’ailleurs dédié à un autre prince, Franz Joseph Maximilian von Lobkowitz, qui fut lui aussi un précieux soutien du jeune Beethoven. Cela ne fera pas oublier la cinglante remarque de l’auteur de la Neuvième Symphonie à un aristocrate : «Il y a eu et il y aura encore des milliers de princes. Il n’y a qu’un Beethoven.»