Une flamboyante ouverture de Wagner pour précéder deux immenses chefs-d’œuvre de Richard Strauss : dans ces concerts ouvrant la saison de l’Orchestre national de Lyon, Nikolaj Szeps-Znaider place la barre très haut, que ce soit par la performance ou par la force d’émotion.
Programmation
Ouverture de Tannhäuser
Quatre Derniers Lieder
Une vie de héros
Distribution
Pour tout orchestre et pour tout chef, Richard Strauss constitue un graal absolu. Ses partitions sont celles de tous les contraires : de redoutables solos de vents et de cordes, et de fracassants tutti ; des superpositions polyphoniques d’une complexité extrême, et la nécessite d’être toujours cohérent, lisible, voire transparent ; une sensualité brûlante, et une puissance conquérante. Le dernier de ses poèmes symphoniques, Une vie de héros, est à ce titre l’une de ses pièces les plus emblématiques : défi de tous les instants pour les musiciens et le chef, bonheur de tous les instants pour l’auditeur. Et que dire des Quatre Derniers Lieder, composés un demi-siècle plus tard ? Personne n’a mieux peint l’embrasement du printemps, les derniers frémissements de la nature au crépuscule, la solitude apaisée du vieillard avant la nuit. L’orchestre enveloppe, porte, caresse la voix – en l’occurrence celle de Genia Kuhmeier, native de Salzbourg et qui, à l’instar de toutes les grandes interprètes de cette musique, est avant tout une immense mozartienne.