Une immense dame de l’histoire du piano, un orchestre emblématique et un chef auréolé de sa double carrière de chambriste et de symphoniste : un plateau de rêve pour ce programme austro-hongrois.
Programme
Études en forme de canon (arr. pour deux pianos de Claude Debussy)
Prélude à «L’Après-midi d’un faune»
Divertimento pour cordes
Symphonie n° 32, en sol majeur, KV 318
Concerto pour piano n° 1, en ut majeur, op. 15
Distribution
Tout est sidérant chez Martha Argerich : une virtuosité qui fait fi des pires difficultés techniques, un toucher inouï a l’origine de sonorités tout aussi improbables, et une carrière sous les feux des projecteurs ponctuée de retraits et de retours – la réticence de la pianiste aux succès faciles et aux éclats superficiels est légendaire. Martha Argerich privilégie aujourd’hui les rencontres et amitiés sincères, cherche à vivre la musique en petit comité plutôt qu’en récital ou en concerto. L’entendre dans le Premier Concerto de Beethoven est donc une occasion à ne pas manquer, même si elle l’aborde ici dans le même esprit « chambriste », en compagnie d’un orchestre et d’un chef qui partagent la même vision. A l’instar du finale de ce concerto, tout le programme est plein d’esprit : la symphonie miniature de Mozart, s’ouvrant par un délicieux «Spiritoso», comme ce Divertimento de Bartók aux accents néoclassiques et au finale dans la veine populaire, pièce a la fois joyeuse et tragique écrite tandis que le compositeur contemplait la danse infernale d’un monde entrant en guerre.