Ravel, Glazounov et Rachmaninov, des compositeurs que Leonard Slatkin nous montre plus proches qu’ils ne le paraissent, surtout si l’on se rappelle que tous trois ont été marqués par l’orientalisme et l’orchestration de Rimski- Korsakov.
Programme
Fanfare pour «L’Éventail de Jeanne»
Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé
Concerto pour violon en la mineur, op. 82
Symphonie n° 2, en mi mineur, op. 27
Distribution
Rachmaninov écrit sa Seconde Symphonie en Allemagne avant de s’exiler en Amérique, Glazounov son concerto en Russie avant de s’installer en France. Leonard Slatkin franchit allègrement les frontières, se souvient peut-être de sa propre histoire familiale écrite à la croisée de la Russie, de l’Europe et des États-Unis. Mais l’essentiel est ailleurs, dans la manière de sculpter la matière sonore ou de peindre la toile symphonique. Maurice Ravel est, selon Romain Rolland, un «maître du coloris et du dessin» ; sa touche est légère, l’étendue de sa palette extraordinaire. Déçu par l’orchestre de Rimski-Korsakov qu’il a autrefois admiré, il explique mettre trois fois rien sur tout alors que le Russe met tout sur trois fois rien. Glazounov a le pinceau plus large, laisse libre court à son imagination mélodique, plus proche de Rachmaninov, de son opulence orchestrale et de son lyrisme marqué par Tchaikovski. Les délicates mélodies de Ravel d’après Mallarmé permettront en outre de retrouver Isabelle Druet, dont l’Orchestre national de Lyon suit la belle carrière depuis sa Révélation en 2010 aux Victoires de la Musique.