Deux pièces de Brett Dean jettent la lumière sur la modernité de Beethoven : l’arrangement d’un mouvement du Septième Quatuor et un écho aux terribles aveux du Testament d’Heiligenstadt.
Programme
Concerto pour piano n° 2, en si bémol majeur
Adagio molto e mesto (création française) – Testament
Concerto pour piano n° 3, en ut mineur
Distribution
"Ainsi je te fais mes adieux" : en octobre 1802, soumis aux attaques de plus en plus violentes de la surdité, Beethoven se confie sur son isolement et sur sa misanthropie dans un testament adressé à ses frères. Est-il quelque chose de plus terrible pour un artiste que de se sentir ainsi attaqué au cœur de sa capacité créatrice ? Encadrant la douloureuse confession, les Deuxième et Troisième Concertos témoignent de l’évolution stylistique du compositeur, des premiers effets de l’infirmité sur son écriture, mais aussi d’une volonté évitant au musicien de céder au désespoir, jusqu’à faire d’un simple thème un cri de victoire et une reconquête de l’art. Dans Testament, Brett Dean imagine le frottement de la plume sur le papier, restitue les sons déformés par l’oreille malade, cite le premier des Quatuors "Razoumovski", auquel il prête par ailleurs un nouvel écrin orchestral. Comme le disait Beethoven de son quatuor, un programme "pour les temps à venir".