Encore plus ! Tel semble être le mot d’ordre adopté par Mahler dans sa gigantesque Deuxième Symphonie, confiée à la baguette éminente du chef finlandais Jukka-Pekka Saraste.
Programme
Symphonie n° 2, en ut mineur, «Résurrection»
Distribution
"Si ce que j’ai entendu est de la musique, alors je ne comprends plus rien à la musique", se serait écrié le chef allemand Hans von Bulow, ami de Brahms et Wagner. À ses yeux, la Deuxième de Mahler était si démesurée que le colossal Tristan et Isolde de Wagner semblait en regard une symphonie de Haydn. Pour mener l’auditeur sur le chemin de la résurrection, en partant de grandioses funérailles et en traversant tout un concentré d’existence terrestre, Mahler emploie un orchestre énorme, réclamant "le contingent de cordes le plus large possible". Il a prévu des voix solistes (ici Miah Persson et Catherine Wyn-Rogers) pour ajouter aux notes le verbe avec de magnifiques mélodies d’après les poèmes populaires du recueil Le Cor merveilleux de l’enfant. Mais l’apothéose finale requiert en plus une fanfare, un chœur fourni et le tutti de l’orgue à pleine puissance ! Le superlatif réclame son chef ; dirigeant Stravinsky ou Sibelius, Jukka-Pekka Saraste a toujours su tirer de l’Orchestre national de Lyon des couleurs extraordinaires. Encore plus ? Il y a bien la Huitième Symphonie de Mahler, dite "des mille", mais avec la Deuxième, déjà, on frise le maximum.