Grand film fondateur et puissamment évocateur, La Charrette fantôme mène sa course infernale sous les doigts de David Cassan, un habitué du grand orgue de l’Auditorium. Frissons garantis !
Programme
La Charrette fantôme [Körkarlen]
Suède, 1921, noir et blanc, muet / avec Victor Sjöström et Hilda Borgström / © SF-DR
Distribution
Dans un cimetière, trois vagabonds fêtent la Saint-Sylvestre en s’enivrant d’eau-de-vie. L’un d’eux, David Holm (incarné par Sjöström), raconte la légende de la charrette fantôme : le 31 décembre, au douzième coup de minuit, le dernier être humain qui meurt devient le nouveau «cocher de la mort» : il doit alors parcourir le monde jusqu’au Nouvel An suivant pour ramasser les âmes perdues. À minuit, assommé par ses camarades saouls, David trépasse : à lui désormais de conduire la charrette fantôme. Il voit sa vie défiler et se souvient notamment d’Edith, une religieuse qui avait tenté de le remettre dans le droit chemin…
La Charrette fantôme présente une structure narrative très audacieuse. Mêlant flash-back, actions parallèles et simultanées, le film annonce avec trois décennies d’avance Alf Sjöberg ou Ingmar Bergman. Victor Sjöström utilise des procédés très novateurs – surimpression d’images, caméra très mobile – tout en y ajoutant un sens particulier du fantastique. La Charrette fantôme a beaucoup inspiré l’expressionnisme allemand, notamment Friedrich Wilhelm Murnau, mais aussi des cinéastes comme Julien Duvivier – qui en tourna un remake en 1938.