À cinq plutôt qu’à quatre, un second alto venant renforcer le traditionnel quatuor à cordes, la musique de chambre acquiert une densité particulière. C’est un véritable orage qui éclate dans le finale de Beethoven, tandis que Brahms dit sereinement adieu à la composition.
Programme
Quintette à cordes en ut majeur, op. 29
Quintette à cordes n° 2, en sol majeur, op. 111
Distribution
Si, dans le mouvement lent de son quintette, Beethoven se tourne vers son aîné Mozart, le finale surprend par ses tremblements et ses tourbillons de doubles croches, qui lui ont valu parfois le surnom de «Tempête». Tout le contraire du Second Quintette de Brahms, dans lequel le vieux compositeur voyait le terme paisible de sa carrière : «Avec ceci, vous pouvez dire adieu à ma musique», annonça-t-il à son éditeur. L’œuvre souleva l’enthousiasme du sévère critique viennois Eduard Hanslick, qui en salua «la généreuse et splendide solidité de facture, l’intensité expressive et l’admirable concision de la forme», tandis qu’une élève de Brahms entendait dans cette partition crépusculaire «l’œuvre d’un homme de 30 ans».