Il y a sept ans, Maria João Pires racontait vouloir travailler depuis vingt ans la dernière sonate de Beethoven, la mythique Opus 111, sans oser l’aborder. Le récital de notre artiste associée nous rappelle que le rythme ne saurait être en musique celui de la précipitation.
Programme
Sonate pour piano n° 13, en la majeur, D 664
Suite bergamasque
Sonate pour piano n° 32, en ut mineur, op. 111
Distribution
En 2014, Maria João Pires a enfin trouvé un peu de temps pour jouer le chef-d’œuvre de Beethoven. Trois jours seulement mais trois jours de bonheur. Refusant la sélection arbitraire des concours comme les principes du star-system, Maria João Pires a dessiné sa carrière dans les méandres d’une société musicale qui ne lui ressemblait guère. Elle a souvent ressenti l’envie d’en finir avec les concerts, mais s’est finalement réfugiée dans l’essentiel, a fui l’excès comme l’empressement afin de «rester vraie». Son piano est élégant, sa subtilité naturelle. Comme dans la Treizième Sonate de Schubert, dont la sérénité se teinte d’une douce nostalgie romantique. Ou dans la Suite bergamasque de Debussy, sur les harmonies diaphanes du célèbre «Clair de lune», comme dans un rêve. Avant de nous livrer ce sublime «adieu à la sonate» de Beethoven, pour reprendre l’expression de Thomas Mann : un drame intérieur aux explosions bien réelles.