Requiem de Verdi
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Programme détaillé
Messa da requiem
Requiem æternam / Te decet hymnus / Kyrie (chœur et solistes)
Dies iræ (chœur)
Tuba mirum / Mors stupebit (basse et chœur)
Liber scriptus (mezzo-soprano et chœur)
Dies iræ (chœur)
Quid sum miser (soprano, mezzo-soprano et ténor)
Rex tremendæ (solistes et chœur)
Recordare (soprano et mezzo-soprano)
Ingemisco (ténor)
Confutatis / Oro supplex (basse et chœur)
Dies iræ (chœur)
Lacrymosa (solistes et chœur)
Domine Jesu Christe / Hostias (solistes)
(Double chœur)
(Soprano, mezzo-soprano et chœur)
(Mezzo-soprano, ténor et basse)
Libera me, Domine / Dies iræ / Requiem æternam / Libera me, Domine (soprano et chœur)
Composition : 1868-1869 (Libera me) et 1873-1874 (Requiem complet).
Création : Milan, église San Marco, 22 mai 1874, sous la direction du compositeur.
Distribution
Orchestre national de Lyon
Spirito (préparation Nicole Corti)
Jeune Chœur symphonique (préparation Pierre-Louis de Laporte)
Chœur d’oratorio de Lyon (préparation Catherine Molmerret)
Simone Young direction
Liudmyla Monastyrska soprano
Michaela Schuster alto
Freddie De Tommaso ténor
Shenyang basse
De la «Messe pour Rossini» au «Requiem» pour Manzoni
À l’origine du plus grand chef-d’œuvre de musique sacrée de l’Italie romantique figure l’admiration que Giuseppe Verdi portait à son aîné Gioachino Rossini et à l’écrivain Alessandro Manzoni. À la mort de Rossini, le 13 novembre 1868, l’auteur de La traviata se montre bouleversé. «Un grand personnage a disparu de ce monde ! Son nom était le plus répandu, le plus populaire de notre époque, et c’était une gloire pour l’Italie ! Quand l’autre encore en vie ne sera plus [Manzoni, ndlr], que nous restera-t-il ? Nos ministres, et les exploits de Lissa et Custoza [cruelles défaites du jeune royaume d’Italie face à l’Autriche, ndlr].»
Verdi lance auprès de son éditeur, Tito Ricordi, l’idée d’un requiem à la mémoire de Rossini écrit par dix sommités musicales italiennes et exécuté le jour anniversaire de sa disparition, dans son fief de Bologne. Lui-même s’octroie le finale, le Libera me. À peine exécutée, la partition devra être placée sous scellés à tout jamais, afin de ne faire l’objet d’aucune curiosité ou spéculation.
La Messe pour Rossini est composée, mais diverses raisons font échouer son exécution. Cette partition insolite ne sera jamais donnée avant la redécouverte récente du manuscrit. Elle vivra cependant au travers de la Messe de requiem, dans laquelle Verdi reprend tout naturellement le fragment inutilisé.
Dès l’échec du projet de la Messe pour Rossini, Verdi envisage d’écrire un Requiem. Cette idée se précise au début des années 1870. Avec Aida (créé au Caire le 24 décembre 1871), le compositeur pense avoir fait ses adieux à l’opéra – une fausse sortie, puisqu’il révisera Don Carlos pour la Scala de Milan (1884) et que la rencontre avec Arrigo Boito déclenchera la naissance des trois ultimes chefs-d’œuvre : la seconde version de Simon Boccanegra (1881), Otello (1887) et Falstaff (1893). Mais Verdi n’a pas l’intention d’arrêter totalement de composer. Après avoir quitté la scène lyrique avec Guillaume Tell, Rossini avait encore écrit la Petite Messe solennelle ou le Stabat Mater ; peut-être cet exemple l’encourage-t-il dans sa propre entreprise d’œuvre sacrée. En avril 1873, il se fait restituer le manuscrit du Libera me. Comme il n’a jamais montré d’attachement sentimental à ses propres autographes, on peut y voir la preuve qu’il a déjà l’intention d’achever le travail commencé.
Le 22 mai 1873, la disparition d’Alessandro Manzoni lui fournit l’impulsion décisive. Profondément affecté, Verdi n’a pas le cœur d’assister aux funérailles. Dès le lendemain, il écrit à Tito Ricordi : «Je viendrai sous peu me recueillir sur sa tombe, seul et sans être vu, et peut-être (après plus ample réflexion et après avoir pesé mes forces) proposerai-je quelque chose afin d’honorer sa mémoire.» Le 2 juin, comme annoncé, Verdi se rend au Cimetière monumental de Milan. Le 3, par l’intermédiaire de Ricordi, il propose au maire de la capitale lombarde de faire exécuter un requiem à l’occasion de cérémonies solennelles qui commémoreront le premier anniversaire de la mort du poète : «La Messe aura des proportions plutôt vastes et, outre un orchestre et un grand chœur, j’aimerais qu’il y ait également (je ne puis pour l’instant préciser davantage) quatre ou cinq chanteurs principaux.» L’idée est acceptée.
Genèse et création du «Requiem»
Durant les mois qui suivent, Verdi travaille au Requiem avec détermination, mais par intermittence. Dans les quinze premiers jours d’avril 1874, il envoie à Ricordi les différents mouvements, au fur et à mesure de leur avancement. Même s’il ne reprend pas le Libera me à l’identique, l’essentiel en est conservé. Par ailleurs, grâce aux répétitions textuelles, la musique de ce mouvement sert de noyau à celle de deux autres morceaux : l’Introït (avec la section «Requiem æternam») et la Séquence (avec la section «Dies iræ»). Verdi recourt à une autre autocitation dans le «Lacrymosa», extrait lui aussi de la Séquence. Il y réutilise la musique d’un magnifique duo provenant du quatrième acte de Don Carlos (1867), qu’il avait été contraint de couper pour se plier aux exigences horaires du public de l’Opéra de Paris : Philippe II y pleure auprès de son fils la mort du marquis de Posa, assassiné par l’Inquisition («Qui me rendra ce mort…»).
Si Verdi achève la partition à temps, les préparatifs du concert posent de nombreux problèmes. Le 7 mars 1874, le compositeur se plaint à Ricordi que «rien n’est encore fait ou presque». Tous les solistes ne sont pas encore engagés. La mezzo-soprano Maria Waldmann, que Verdi veut expressément et qui avait donné son accord dès le mois de juillet précédent, se trouve sous contrat à Florence et l’impresario renâcle à la libérer à temps pour les répétitions. Il faudra l’intervention des maires de Milan et Florence pour résoudre l’imbroglio.
Verdi doit également trancher entre ses deux éditeurs, Ricordi à Milan et Léon Escudier à Paris, lequel possédera les droits de l’œuvre dans quel pays. En outre, une frange du conseil municipal s’émeut des dépenses engendrées par ce projet et veut l’annuler, au nom de la séparation de l’Église et de l’État ; ils obtiendront que le préfet de la province de Milan interdise une procession dans les rues de la ville. Enfin, les autorités ecclésiastiques, offusquées par l’emploi de voix féminines dans un lieu sacré, rechignent à ouvrir l’une de leurs églises à la cérémonie.
Le Duomo (la cathédrale) est exclu d’emblée : l’acoustique n’y est pas satisfaisante et il n’est pas question d’introduire une œuvre rattachée au rite romain dans le saint du saint du rite ambrosien. Le choix se porte finalement sur l’église San Marco. Verdi, Ricordi et le chef d’orchestre Franco Faccio visitent l’endroit pour mettre au point la disposition des gradins, et Faccio s’occupe de régler les derniers points de litige liturgiques. L’évêque dira finalement un office sans Eucharistie, mêlant rites romain et ambrosien de manière à pouvoir inclure les mouvements de la partition. Un tour de passe-passe résout le problème des femmes : on s’arrangera pour qu’elles soient invisibles du public.
Les répétitions ne vont pas sans heurts : le chœur commence le 3 mai, avec une semaine de retard, et la Société du Quatuor de Milan doit annuler ses propres concerts pour que ses musiciens soient en mesure de répéter à partir du 15 mai.
Le 22 mai 1874, Verdi dirige lui-même la première, devant un parterre d’invités de marque, italiens et étrangers. Le Requiem est repris trois fois à la Scala, le 25 sous la direction de l’auteur et les 27 et 29 sous celle de Faccio. Le triomphe est immense. Seul Hans von Bülow, ennemi de longue date de Verdi, jette son fiel sur la messe avant même d’en avoir pris connaissance. Dans l’Allgemeine Zeitung (Munich) du 28 mai 1874, il la traite d’«opéra en costume ecclésiastique» (Oper im Kirchengewande). Brahms fait savoir à son compatriote que par ce jugement il se couvre de ridicule : «Bülow s’est déshonoré pour toujours ; seul un génie pouvait écrire un ouvrage comme celui-ci.» En avril 1892, Bülow fera amende honorable, s’accusant d’avoir alors fait preuve de cécité, de bestialité journalistique et de fanatisme wagnérien.
Aussitôt après les exécutions scaligères*, le Requiem est présenté à Paris (où il est donné sept fois du 9 au 12 juin). Certaines exécutions pirates mettent Verdi hors de lui : «À Ferrare, un chef d’harmonie assassin a réduit la messe pour Manzoni à de gros instruments militaires et l’a fait exécuter publiquement dans une Arène ! Pouvez-vous imaginer pire monstruosité ?! Une messe pour un Mort – par une fanfare – dans une Arène !!… Il y a pis : à Bologne, on menace même de l’exécuter en public avec des chanteurs, des chœurs et des pianos !!»
Verdi et Ricordi redoublent d’attention pour surveiller les premières exécutions. Elles sont toutes dirigées par l’auteur lui-même, par son élève Emanuele Muzio ou par Faccio. Après Paris, le Requiem gagne New York. En 1875, Verdi le dirige en tournée à Paris, Londres et Vienne. Pour la création anglaise, le 15 mai, il présente une version totalement nouvelle du «Liber scriptus» (Séquence) : au lieu d’une fugue pour chœur et orchestre, le public londonien découvre le solo de mezzo-soprano que l’on connaît aujourd’hui.
* Relatives à la Scala de Milan, ndlr.
La musique
Contrairement aux opéras, le Requiem ne pouvait compter sur une intrigue pour s’assurer une cohérence. Verdi pallia cela par un jeu habile de réminiscences thématiques. Hormis la répétition dans le Libera me final des premières mesures de l’Introït («Requiem») et de la première section de la Séquence («Dies iræ»), justifiée par les similitudes de textes, il n’y a pas de redites musicales entre les différents mouvements. On peut en revanche déterminer plusieurs grandes familles de thèmes et de climats. À l’une d’elles se rattachent tous ces violents arpèges descendants qui dégringolent souvent sur plus d’une octave (fugue du Libera me, «Rex tremendæ majestatis»), à une autre ces mélodies tendres qui s’enroulent autour de quelques notes («Hostias», Agnus, «Lacrymosa», «Oro supplex», «Recordare»), à une troisième enfin les recto tono angoissés («Liber scriptus», «Confutatis», début du Libera me).
L’Introït s’ouvre et se referme dans le plus grand recueillement. Le caractère décidé du «Te decet hymnus», hymne archaïsante, puis le lyrisme débordant du «Kyrie» n’en altèrent pas la sérénité.
Le silence dans lequel s’éteint le premier mouvement rend plus abasourdissant encore le «Dies iræ» (issu du Libera me composé pour Rossini), peinture effrayante du Jugement dernier. Dès cette section initiale, la Séquence affiche son caractère dramatique, puisé dans un poème où se mélangent de manière fort complexe des états contradictoires : espérance, effroi, pitié, respect, supplication et même, parfois, une certaine sensualité. L’alternance entre des passages chantés par les solistes ou par le chœur se justifie également par le texte, qui souvent recourt à la première personne : appels de cuivres pressants («Tuba mirum»), récitatif de la basse solo entrecoupé de silences glacés («Mors stupebit»), inquiétant chant de Sibylle de la mezzo solo («Liber scriptus»), calme trio des soprano, mezzo et ténor solos («Quid sum miser»), prière majestueuse des basses du chœur («Rex tremendæ majestatis») se mouvant peu à peu en supplication universelle, où se retrouvent les quatre solistes, le chœur et tout l’orchestre («Salva me, fons pietatis»), tendre berceuse des deux solistes féminines («Recordare»), morceau de bravoure du ténor («Ingemisco»), air de basse oscillant entre majesté et imploration («Confutatis» et «Oro supplex»). Le «Dies iræ» vient sonner par trois fois comme un glas terrible, rythmant du même coup et évitant que ne se désagrège en multiples tableaux ce mouvement immense, le plus long de l’œuvre avec ses quarante minutes. La Séquence par un quatuor avec chœur («Lacrymosa»). Évoquant, par le doux balancement de son rythme, la marche d’un convoi funèbre, il se gorge progressivement de lyrisme, puis s’apaise sur un «Amen» lumineux qui, après tant de tourmente, sonne comme une bénédiction.
Le chœur est absent de l’Offertoire, entrelacs de lignes transparentes, baigné de lumière sereine. Le seul coup d’éclat survient à l’évocation de la gueule du lion et du tartare, dans lesquels le chrétien supplie Dieu de ne pas le laisser disparaître.
Double fugue légère et virtuose, le Sanctus est écrit d’une seule traite, sans que soient clairement séparés «Benedictus», «Pleni sunt» ou «Hosanna» : tout au plus un rapprochement des entrées de fugue et une courte incertitude tonale («Benedictus»), et le traitement homophonique du contre-sujet, en valeurs rythmiques deux fois plus longues («Pleni sunt»). Mais les cordes réinsufflent une énergie qui s’empare de tous les musiciens, et le mouvement s’achève dans un déferlement de gammes chromatiques qui s’entrechoquent bruyamment.
Le ton s’apaise soudainement lorsque les deux solistes féminines introduisent à l’octave les trois implorations délicates de l’Agnus Dei, écho baigné de lumière du «Recordare» (Séquence) et du «Hostias» (Offertoire). Comme dans ces deux passages, la mélodie conjointe, tout en simplicité, n’est finalement qu’un long ornement.
Le Lux æterna est un étrange trio vocal d’où est exclue la soprano, reine du mouvement suivant. Étrange par sa tonalité mouvante, qui ne se résout que dans les ultimes mesures sur si bémol majeur. Étrange par l’orchestration, faite de petites touches éparses, de courtes formules qui meurent à peine écloses. La basse solo fait bande à part, ponctuant imperturbablement les interventions des deux autres chanteurs, sur les mots «Seigneur, donne-leur le repos éternel.» Le mouvement s’achève dans la paix de la tonalité retrouvée.
Verdi a peu modifié le Libera me emprunté à la Messe pour Rossini. L’esprit reste celui d’une cantate courte mais grandiose où la soprano tient le premier rôle. Le plus grand bouleversement concerne les mesures initiales du «Dies iræ». Les autres retouches apportent une liberté accrue, comme si, en 1868-1869, Verdi s’était interdit une musique trop sensuelle, trop enthousiaste et avait osé, en 1874, aller au bout de ses envies. Parcouru de cris, de frissons chaotiques, de moments d’extase, de cantilènes consolatrices, interrompu par les rafales du «Dies iræ», le Libera me part dans une fugue flamboyante avant un dernier récitatif à voix mourante de la soliste. L’œuvre s’achève sur ce murmure effrayé, en équilibre au-dessus du gouffre, au bord de l’anéantissement.
Théâtral ou religieux, ce Requiem ? Verdi lui-même se préoccupait peu de cette question, lui qui adopta envers la religion une attitude ambiguë, marquée de respect, de conservatisme et d’incrédulité. «La mort, c’est le néant. Le Ciel est une vieille fable», crie Iago à la fin de son Credo, dans Otello. Verdi, qui n’était guère plus convaincu de l’existence d’un au-delà que Iago, ne pouvait écrire ni un requiem à la ferveur résignée, ni une vision dogmatique et effrayante du Jugement dernier, ni une spéculation métaphysique, ni bien sûr une hymne jubilatoire à la gloire de Dieu. Il passe par la peur et par l’espoir, par la révolte et l’apaisement. Il écrit son Requiem pour les vivants, non pour les morts – et encore moins pour Dieu. Et l’œuvre n’est pas théâtrale : elle n’est que profondément humaine.
– Claire Delamarche
Texte latin
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Te decet hymnus, Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem: exaudi orationem meam, ad te omnis caro veniet.
Kyrie eleison.
Christe eleison.
Kyrie eleison.
Dies iræ, dies illa,
solvet sæclum in favilla,
teste David cum Sibylla.
Quantus tremor est futurus,
quando Judex est venturus,
cuncta stricte discussurus!
___________________
Tuba mirum spargens sonum,
per sepulchra regionum,
coget omnes anre thronum.
Mors stupebit et natura,
cum resurget creatura,
Judicanti responsura.
___________________
Liber scriptus profererur,
in quo totum continetur,
unde mundus judicetur.
Judex ergo cum sedebit,
quidquid latet apparebit,
nil inultum remanebit.
___________________
Dies iræ, dies illa, etc.
___________________
Quid sum miser tunc dicturus,
Quem patronum rogaturus,
cum vix justus sit securus?
___________________
Rex tremendæ majestatis,
qui salvandos salvas gratis,
salva me, fons pietatis.
_________________
Recordare, Jesu pie,
quod sum causa tuæ viæ,
ne me perdas illa die.
Quærens me, sedisti lassus,
redemisti crucem passus;
tantus labor non sit cassus.
Juste judex ultionis,
donum fac remissionis
ante diem rationis.
___________________
Ingemisco tanquam reus,
culpa rubet vultus meus,
supplicanti parce, Deus.
Qui Mariam absolvisti,
et latronem exaudisti,
mihi quoque spem dedisti.
Preces meæ non sunt digne,
sed tu bonus fac benigne,
ne perenni cremer igne.
Inter oves locum præsta
et ab hædis me sequestra,
statuens in parte dextra.
___________________
Confutatis maledictis,
flammis acribus addictis,
voca me cum benedictis.
Oro supplex et acclinis,
cor contritum quasi cinis,
gere curam mei finis.
___________________
Lacrymosa dies illa,
qua resurget ex favilla
judicandus homo reus.
Huic ergo parce, Deus,
pie Jesu Domine,
dona eis requiem. Amen.
Domine Jesu Christe, Rex gloriæ, libera animas omnium fidelium defunctorum de pœnis inferni et de profundo lacu. Libera eas de ore leonis, ne absorbeat eas tartarus, ne cadant in obscurum; sed signifer sanctus Michæl repræsentet eas in lucem sanctam,
Quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus.
Hostias et preces tibi, Domine, laudus offerimus. Tu suscipe pro animabus illis, quarum hodie memoriam facimus. Fac eas, Domine, de morte transire ad vitam,
Quam olim Abrahæ promisisti et semini ejus.
Sanctus, sanctus, sanctus, Dominus Deus Sabaoth!
Pleni sunt cœli et terra gloria tua. Hosanna in excelsis.
Benedictus qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi: dona eis requiem.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi: dona eis requiem sempiternam.
Lux æterna luceat eis, Domine: cum sanctis tuis in æternam, quia pius es.
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Libera me, Domine, de morte æterna in die illa tremenda quando cœli movendi sunt et terra, dum veneris judicare sæculum per ignem.
Tremens factus sum ego et timeo, dum discussio venerit atque ventura ira.
Dies iræ, dies illa, calamitatis et miseriæ, dies magna et amara valde.
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Libera me, Domine, etc.
Texte français
Seigneur, donne-leur le repos éternel, et fais luire pour eux la lumière sans déclin.
Dieu, on chante dignement tes louanges à Sion, et l’on vient t’offrir des sacrifices à Jérusalem. Écoute ma prière, toi vers qui iront tous les mortels.
Seigneur, donne-leur le repos éternel, et fais luire pour eux la lumière sans déclin.
Seigneur, prends pitié.
Christ, prends pitié.
Seigneur, prends pitié.
Jour de colère que ce jour-là,
où le monde sera réduit en cendres,
selon les oracles de David et de la Sibylle.
Quelle terreur nous saisira
lorsque le Juge viendra
pour nous examiner rigoureusement !
___________________
La trompette, répandant la stupeur
parmi les sépulcres,
rassemblera tous les hommes devant le trône.
La mort et la nature seront dans l'effroi
lorsque la création ressuscitera
pour rendre compte au Juge.
___________________
Le Livre tenu à jour sera apporté,
livre qui contiendra
tout ce sur quoi le monde sera jugé.
Quand donc le Juge tiendra séance,
tout ce qui est caché sera connu
et rien ne demeurera impuni.
___________________
Jour de colère que ce jour-là, etc.
___________________
Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?
Quel protecteur invoquerai-je,
quand le juste lui-même sera dans l’inquiétude ?
___________________
Ô Roi, dont la majesté est redoutable,
toi qui sauves par grâce,
sauve-moi, ô source de miséricorde.
___________________
Souviens-toi, ô doux Jésus,
que je suis la cause de ta venue sur terre.
Ne me perds donc pas en ce jour.
En me cherchant, tu t’es assis de fatigue,
tu m'as racheté par le supplice de la croix :
que tant de souffrances ne soient pas perdues.
Ô Juge qui punis justement,
accorde-moi la grâce de la rémission des péchés
avant le jour où je devrai en rendre compte.
___________________
Je gémis comme un coupable
le péché fait rougir mon visage ;
pardonne, mon Dieu, à celui qui t’implore.
Toi qui as absous Marie-Madeleine,
toi qui as exaucé le bon larron :
à moi aussi tu as donné l’espérance.
Mes prières ne sont pas dignes d’être exaucées
mais toi, plein de bonté, fais par ta miséricorde
que je ne brûle pas au feu éternel.
Accorde-moi une place parmi les brebis
et sépare-moi des boucs
en me plaçant à ta droite.
___________________
Et après avoir réprouvé les maudits
et leur avoir assigné le feu cruel,
appelle-moi parmi les élus.
Suppliant et prosterné, je te prie,
le cœur brisé et comme réduit en cendres,
prends soin de mon heure dernière.
___________________
Jour de colère que ce jour-là, etc.
___________________
Oh ! Jour plein de larmes,
où l'homme ressuscitera de la poussière :
cet homme coupable que vous allez juger :
Épargne-le, mon Dieu !
Seigneur, bon Jésus,
donne-leur le repos éternel. Amen.
Seigneur Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre tous tes fidèles défunts des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond.
Délivre-les de la gueule du lion. Qu'ils ne soient avalés par le Tartare, ni ne tombent dans l'obscurité ; mais que saint Michel, ton héraut, les fasse pénétrer dans la lumière sainte,
Comme tu l’as promis jadis à Abraham et sa postérité.
Ces offrandes et ces chants de louange que nous t'offrons, Seigneur, reçois-les pour ces âmes dont nous faisons mémoire en ce jour.
Fais-les passer, Seigneur, de la mort à la vie,
Comme tu l’as promis jadis à Abraham et sa postérité.
Saint, saint, saint le Seigneur, dieu des Forces célestes. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux !
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos éternel.
Que la lumière éternelle luise pour eux, au milieu de tes Saints et à jamais, Seigneur, car tu es miséricordieux.
Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière sans déclin luise pour eux.
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour terrible, lorsque les cieux et la terre seront ébranlés, quand tu viendras juger l’univers par le feu.
Je tremble et je suis empli de peur, dans l’attente du jugement qui se fera et de la colère qui éclatera.
Ce jour, jour de colère, de calamité et de misère, jour grand et plein d’amertume.
Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière sans déclin luise pour eux.
Délivre-moi, Seigneur, etc.