Une production de l’Europäische FilmPhilharmonie - EFPI
avec l’autorisation de Roy Export SAS et Bourne Co. Music Publishers
Musiques de Charles Chaplin, Johannes Brahms, Richard Wagner et autres
Arrangements musicaux : Timothy Brock et Stefan Behrisch
Directeur de la création : Fernando Carmena (EFPI)
Programme détaillé
I. Ouverture
• Musiques de Charles Chaplin, extraites des Lumières de la ville (City Lights, 1931) et de La Ruée vers l’or (The Gold Rush, ressorti en 1942, dans une version sonorisée par Chaplin)
II. Meeting the Tramp (À la rencontre du Charlot)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites du Kid (The Kid, 1972), du Cirque (The Circus, 1969), d’Une vie de chien (A Dog’s Life, 1959), de La Ruée vers l’or et de Jour de paye (Pay Day, 1974)
• Images extraites de L’Émigrant (The Immigrant, 1917), Le Cirque, Une vie de chien, La Ruée vers l’or, Jour de paye
III. The Kid (Le Kid)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites du Kid
• Images extraites de Comment faire des films (How to Make Movies, 1918) et du Kid
IV. A Night out with Chaplin (Une soirée avec Chaplin)
• Nouvel arrangement de Timothy Brock (2005) d’après la musique de Charles Chaplin pour L’Opinion publique (A Woman of Paris, ressorti en 1976). Musique de Charles Chaplin sur des extraits des Lumières de la ville.
• Images extraites de Charlot et le Masque de fer (The Idle Class, 1921) et des Lumières de la ville
V. Intermezzo
Photos rares du tournage des Lumières de la ville
VI. Suite from Modern Times (Les Temps modernes)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites des Temps modernes (1936), avec « Nonsense Song » (« Titine »), composée par Léo Daniderff et interprétée par Chaplin.
• Images extraites des Temps modernes
VII. Suite from The Great Dictator (Le Dictateur)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites du Dictateur (1940), avec des musiques additionnelles de Richard Wagner (prélude de Lohengrin) et Johannes Brahms (Danse hongroise n° 5)
• Images extraites du Dictateur
VIII. Ballet from Limelight (Les Feux de la rampe)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites des Feux de la rampe (1952)
• Images extraites des Feux de la rampe
IX. Dancing with Chaplin & Finale (Danse avec Chaplin et Finale)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites de La Ruée vers l’or, des Temps modernes, d’Une journée de plaisir (A Day’s Pleasure, 1974), d’Une idylle aux champs (Sunnyside, 1976) et du Cirque
• Images extraites de tous les films mentionnés ci-dessus, auxquels il faut ajouter Charlot et le Comte (The Count, 1916), Charlot fait une cure (The Cure, 1917), et de films de famille
X. Charlie’s Songs (Les Chansons de Charlie)
• Musiques de Charles Chaplin, extraites de « Mandolin Serenade » et « Weeping Willows » d’Un roi à New York (A King in New York, 1957) ; « A Paris Boulevard » de Monsieur Verdoux (1947) ; « You are the Song » de The Freak (film inachevé, ca 1974) ; « Bound for Texas » du Pèlerin (The Pilgrim, 1959) ; Oh ! That Cello (1916) ; « Smile » des Temps modernes ; « Swing Little Girl » du Cirque, interprétée par Chaplin
Distribution
Orchestre national de Lyon
Frank Strobel direction
Charles Chaplin : musicien, danseur et réalisateur
«Il n’y a rien de plus excitant et de plus passionnant que d’entendre les airs que l’on a composés joués pour la première fois par un orchestre de cinquante personnes.»
Charles Chaplin
Pour un réalisateur, la musique peut aussi bien être un allié artistique qu’une source d’anxiété. Le pouvoir de la musique, par exemple, produisait chez Federico Fellini un sentiment irraisonné d’infériorité. «La musique, confessait-il, relève du royaume de la perfection, de lois subtiles, que vous savez inaccessibles.» Artiste trop épris de chaos et d’imperfection, Fellini confia ses images au compositeur Nino Rota. Contrairement à Fellini, Charles Chaplin n’éprouvait aucune peur face aux «lois subtiles» de la musique, même s’il ne pouvait coucher ses notes sur une portée. Musicien, Chaplin ne pouvait que fredonner et esquisser ses idées musicales au violon et au piano, en laissant à des compositeurs dûment formés la charge de les arranger et orchestrer. Cette dépendance ne l’a jamais empêché d’exercer un contrôle absolu sur les images comme sur les bandes-son de ses films.
Son penchant pour la musique commence dès l’enfance lorsqu’il écoute et chante des airs de music-hall à Londres, puis aux États-Unis, où il compose ses premières chansons et musiques de film et côtoie Hanns Eisler, Igor Stravinsky et Arnold Schönberg. Des personnalités telles que Vatslav Nijinski ou Claude Debussy remarquent son talent inné. C’est Debussy qui, après avoir rencontré à Paris le jeune Charlie alors âgé de 20 ans, a ces mots qui resteront l’un des souvenirs les plus chers de Chaplin : «Vous êtes d’instinct un musicien et un danseur.»
Cette phrase de Debussy a servi de boussole dans le processus de création artistique de ce programme. Chaplin n’est pas seulement un réalisateur doublé d’un compositeur de musique légère et populaire, sa conception cinématographique s’ancre entièrement dans une compréhension profonde des rythmes et des émotions. L’icône qu’il représente offre probablement le symbole le plus fort de la lutte menée par monsieur tout le monde face à l’amour, la faim, la pauvreté, le fascisme et le capitalisme. La résilience du personnage de Charlot, ses victoires et ses défaites, sont chorégraphiées avec la précision d’un ballet. With a Smile n’en est pas pour autant un «concert-documentaire» historique ou biographique sur Chaplin. Il s’agit de mettre en lumière le formidable point de rencontre de toutes les strates du génie : acteur, réalisateur, clown, danseur, égocentrique, humaniste, musicien.
Dans cet esprit, le programme s’ouvre et s’achève sur les premiers pas de Chaplin en tant que compositeur de musique de film en 1931. Les rythmes de danse contagieux des Lumières de la ville évoquent à la fois l’époque music-hall de ses débuts à Londres (Ouverture) et les fêtes enfiévrées d’Hollywood (Une soirée avec Chaplin).
D’un autre côté, la partition ambitieuse des Temps modernes fournit le leitmotiv musical du programme : cette mélodie émouvante que le parolier Geoffrey Parsons appellera tout simplement Smile. Les Temps modernes est également le premier film où la voix de Chaplin pourra être entendue à l’écran. Bien sûr, au lieu d’un dialogue conventionnel, ce sera par le biais de l’inoubliable Nonsense Song (Titine). Ce soir, Frank Strobel accompagnera la voix unique de Chaplin avec l’Orchestre national de Lyon.
Pour À la rencontre du Charlot, un «nouveau» film de Chaplin survolant plus d’une décennie d’aventures et mésaventures du petit vagabond a été assemblé. La musique que vous entendrez pendant cette section, ainsi que celle du Kid, a été composée par Chaplin aux États-Unis et en Suisse plusieurs décennies après la parution des films originaux. Toutes les partitions mentionnées ci-dessus ont été méthodiquement reconstituées par Timothy Brock, expert de Chaplin.
L’appropriation et le détournement de la musique de Wagner qu’il réalise dans Le Dictateur, sa parodie de L’Après-midi d’un faune de Nijinski* dans Une idylle aux champs, la charmante danse des petits pains dans La Ruée vers l’or ou encore le remarquable ballet, vainqueur d’un oscar, des Feux de la rampe, sont autant de perles de cette fresque dansante du XXe siècle.
Les Chansons de Charlie, voyage musical à travers les thèmes les plus entêtants écrits par Chaplin entre 1916 et 1974, servent de coda. Certains sont connus, d’autres moins, comme la formidable musique qu’il a composée pour des films tels qu’Un roi à New York et Monsieur Verdoux. La voix de Chaplin réapparaît à la fin du programme dans Swing Little Girl, sa célèbre chanson composée en 1968, qui fait l’ouverture du Cirque.
J’espère que vous profiterez autant de ces montagnes russes musicales et cinématographiques que nous, l’Europäische FilmPhilharmonie et Roy Export S.A.S., lors de la création de ce programme.
Fernando Carmena
Directeur de la création
Europäische FilmPhilharmonie – EFPI
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* Référence à la célèbre chorégraphie de Vatslav Nijinski sur le Prélude à «L’Après-midi d’un faune» de Claude Debussy, qui fit scandale lors de sa création en 1912 à Paris, dans le cadre des Ballets russes de Serge Diaghilev [N.d.l.r.].
Crédits complets
With a Smile: Charlie Chaplin in Concert
Une production de l’Europäische FilmPhilharmonie
avec l’autorisation de Roy Export SAS et Bourne Co. Music Publishers
Musiques de Charlie Chaplin, Johannes Brahms, Richard Wagner et autres
Équipe de production de l’Europäische FilmPhilharmonie :
Arrangements musicaux : Timothy Brock et Stefan Behrisch
Directeur de la création : Fernando Carmena
Directeur général : Ekkehard Jung
Vice-directrice : Beate Warkentien
Directeur de la production : Vincenz Golly
Assistant : Philipp Grobe
Montage vidéo : Fernando Carmena
Animations graphiques : Eduardo Ortiz
Préparation musicale : Alexander Duca De Tey et Corina Ciuplea
Synchronisation : Marco Jovic et Gerrit Bogdahn
Restauration des bandes-son : Basis Berlin ; Gilles Barberis, Immagine Ritrovata
Projection de cinéma numérique : BIG cinema GmbH
Sous-titrage : Paul Müller-Hahl et Vincenz Golly
Remerciements à :
Arnold Lozano et Kate Guyonvarch (Roy Export S.A.S.) pour leur aide et conseil, et pour la fourniture du matériel cinématographique, des restaurations sonores, des copies des partitions ainsi que des photographies.
La famille Chaplin et Roy Export Co. Ltd pour nous avoir permis d’accéder à leurs archives privées ainsi qu’au matériel cinématographique ; Timothy Brock pour ses reconstructions et l’ensemble de son travail sur les partitions de Chaplin.
SOURCES
Images et photographies extraites des films de Chaplin réalisés à partir de 1918. Copyright © Roy Export S.A.S.
Musiques composées par Chaplin. Copyright © Roy Export Company Ltd. Éditées et interprétées avec l’autorisation de Bourne Co Music Publishers.
Images, photographies et documents provenant des archives Chaplin, Copyright © Roy Export Company Ltd.
Images complémentaires provenant des Films Lobster : Charlot fait une cure (1917), L’Émigrant (1917), Naissance de Charlot (Birth of the Tramp – documentaire de Serge Bromberg et Éric Lange, 2013).
Photographies complémentaires © Shutterstock.
Charlie ChaplinTM et l’image de Charlot sont des marques déposées, utilisées avec l’autorisation de Bubbles Inc. S.A. Droits réservés.
– Les Lumières de la ville, 1931. Musique de Charlie Chaplin. Arrangement et orchestration d’Arthur Johnston.
– Les Temps modernes, 1936. Musique de Charlie Chaplin (sauf Nonsense Song (Titine) : musique de Leo Daniderff, paroles de Charlie Chaplin). Arrangement et orchestration de David Raksin et Edward Powell.
– Le Dictateur, 1940, musique de Charlie Chaplin et Meredith Willson (sauf pour la scène du globe : prélude de Lohengrin, musique de Richard Wagner, et pour la scène du barbier : Danse hongroise n° 5, musique de Johannes Brahms). Arrangements de Meredith Willson.
– La Ruée vers l’or. Musique de Charlie Chaplin composée pour la ressortie du film en 1942 en version sonorisée, sauf «Love Theme» sur une musique de Johannes Brahms. Musicien associé : Max Terr.
– Monsieur Verdoux, 1947. Musique de Charlie Chaplin. Arrangement de Rudy Schrager.
– Les Feux de la rampe, 1952. Musique et paroles de Charlie Chaplin. Arrangement de Raymond Rasch.
– Un roi à New York, 1957. Musique et paroles de Charlie Chaplin. Arrangement de Boris Sarbek, Peter Knight, Philip Sainton.
– Une vie de chien, Charlot soldat, Le Pèlerin : musique de Charlie Chaplin en 1959 pour leur ressortie dans le film La Revue de Charlot (The Chaplin Revue). Arrangement d’Eric James et orchestration d’Eric Spear.
Choix des images et des extraits musicaux : Fernando Carmena d’après les partitions reconstruites par Timothy Brock ; Les Chansons de Charlie : arrangements de Stefan Behrisch.