Dédié à David Oïstrakh, qui en assura la création avec l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg en 1955, le Premier Concerto pour violon est l’une des partitions les plus séduisantes de Chostakovitch, qui y traduit avec son habituel second degré les pressions terribles que lui faisaient subir le régime : un premier mouvement au lyrisme rayonnant, un scherzo grinçant jusqu’au diabolique, une puissante passacaille et un finale tourbillonnant. Il est interprété par Viktoria Mullova qui, trente ans après son fracassant passage à l’Ouest – elle avait tout laissé derrière elle, y compris le Stradivarius prêté par l’État soviétique – est aujourd’hui une artiste au faîte de sa maturité et de son rayonnement. En introduction à ce concert, La Machine infernale de Christopher Rouse, inspiré par la pièce homonyme de Cocteau, est un mouvement perpétuel de cinq minutes peignant la monstruosité implacable du Sphinx mangeur d’hommes. Pour finir, Vincent Warnier est le fidèle soliste de la grandiose Symphonie «avec orgue» de Saint-Saëns, dont la création française eut lieu, sous les doigts de l’auteur, sur l’orgue même de l’Auditorium (alors installé au palais du Trocadéro).

Viktoria Mullova dédicacera ses disques pendant l'entracte de chacun de ses 2 concerts.

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