Programmation
Essai pour orchestre n° 2, op. 17
Concerto pour piano en fa
Le Sacre du Printemps
Distribution
Stravinsky était en pleine composition de L’Oiseau de feu lorsque lui vint l’idée d’un spectacle en forme de grand rituel païen, où une jeune vierge serait sacrifiée aux divinités telluriques, permettant le retour du printemps et célébrant «le mystère du surgissement [de son] pouvoir créatif ». Le 29 mai 1913, la création du Sacre du Printemps, au Théâtre des Champs-Élysées fraîchement inauguré, fut l’un des scandales les plus mémorables de l’histoire de la musique. Stravinsky raconte que les malheureux danseurs des Ballets russes n’entendaient plus l’orchestre à cause du vacarme. La partition concentrait toutes sortes de nouveautés déroutantes : une harmonie dissonante, une quasi-absence de mélodies, des fortissimo cataclysmiques, une frénésie du rythme confinant, dans la «Danse sacrale», à la transe. Après le Sacre, plus rien en musique ne serait comme auparavant. Un siècle tout juste a passé et le Sacre conserve sa force emblématique, comme il reste un défi pour ses interprètes. Leonard Slatkin et l’Orchestre national de Lyon tenaient à célébrer cet anniversaire, en compagnie de leur fidèle Jean-Yves Thibaudet. Le pianiste a choisi, pour contrebalancer la puissance primitive du ballet de Stravinsky, les accents très urbains du Concerto en fa. Gershwin y plie sa plume imbibée de jazz à la forme du concerto classique. Certains critiques firent la fine bouche, mais Stravinsky cria au génie. Cela vaut tous les compliments.
Une séance de dédicace avec Jean-Yves Thibaudet se déroulera aux entractes des concerts des 11 et 13 avril.