«La musique de chambre [de Poulenc] est écrite dans la ligne, dans le meilleur registre, dans le bonheur des instrumentistes. Voilà, je crois, pourquoi elle nous séduit.» En écrivant ces mots, le musicologue Bernard Gavoty traduisait idéalement le plaisir que représentent à l'oreille les trois sonates de Poulenc, merveilles d'équilibre entre allégresse et mélancolie, toujours sur le fil entre la pure séduction sonore et la profondeur de l'expression. Dans le Concert de Chausson, cette ambivalence est plus flagrante encore : un sentiment véritablement tragique se dessine sous la beauté plastique et le lyrisme rayonnant de cette partition colorée, enjouée, auquel sa formation inhabituelle (violon, quatuor à cordes et piano) donne presque l'ampleur d'un petit concerto.