Invité régulier de l’Auditorium, Nikolaï Luganski n’a pas son pareil dans la musique russe, où sa technique époustouflante et sa poésie brûlante font merveille. L’accueillir dans le Troisième Concerto de Prokofiev, oeuvre jubilatoire entre toutes avec ses guirlandes de notes, ses simulacres de valses et ses espagnolades malicieuses, est un bonheur assuré. Pur produit de l’illustre école de direction d’orchestre finlandaise, Hannu Lintu entoure ce concerto d’oeuvres de son pays. Finlandia est une pièce de jeunesse au parfum nationaliste, aussi vigoureuse, extravertie, que l’ultime symphonie de Sibelius est dense, hiératique, magnifique testament d’un compositeur qui, ensuite, s’enfermera plus de trente ans dans le mutisme. Nymphea Reflexions est l’adaptation orchestrale d’une pièce pour quatuor à cordes et électronique, Nymphea, inspirée d’un poème d’Arseni Tarkovski ; elle en développe le séduisant travail sur les textures et les timbres.