Hanté par le modèle beethovénien, Brahms mit vingt et un ans à composer sa Première Symphonie, achevée en 1876. Dès la parution de l’oeuvre, on releva certaines parentés avec la Neuvième de l’illustre aîné – le trajet de l’ombre à la lumière, le majestueux thème du finale rappelant celui de l’« Hymne à la joie ». Là s’arrête la comparaison : dès ce coup d’essai, Brahms imprime sa marque. Ce monument symphonique est idéalement préparé par le lyrisme grave de l’Adagio de Barber (un « tube » du septième art, d’Elephant Man ou Platoon à Amélie Poulain !) Entre les deux, le Deuxième Concerto de Chostakovitch apporte sa bonne humeur et sa virtuosité spectaculaire ; au piano, nous accueillons Denis Matsuev, la star de la jeune génération russe, dont la prestation dans le Deuxième Concerto de Rachmaninov, démultiplié dans un effet magique de kaléidoscope, restera l’un des grands moments de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Sotchi.