Programmation
Kindertotenlieder
Symphonie n° 1, en ré majeur, «Titan»
Distribution
Voici l’un des sommets de la saison, avec une conjonction exceptionnelle : Matthias Goerne, le baryton allemand que tout le monde s’arrache lorsqu’il s’agit de chanter le lied ; Lionel Bringuier, le jeune chef français qui n’en finit pas de monter et vient de prendre les rênes du prestigieux Orchestre de la Tonhalle de Zurich ; et deux des œuvres les plus poignantes de Gustav Mahler.Les cinq Kindertotenlieder (Chants des enfants morts) sont un condensé sublime de douleur et de beauté. Alma Mahler fut terrifiée par les poèmes de Rückert et l’écrin tragique que son mari leur offrit : «Comment comprendre qu’une heure après avoir embrassé et cajolé des enfants en pleine santé, on se lamente sur leur mort ? Pour l’amour de Dieu, ne tente pas le sort !»Tout aussi prenante est la Première Symphonie, qui doit son sous-titre de Titan non à sa puissance colossale, mais au héros exalté du poète romantique Jean Paul. De reprise en reprise, après l’échec de sa création à Budapest, Titan continua de heurter le public, par sa progression inattendue de la gaieté pastorale – voire rustique – des deux premiers mouvements à la douleur feutrée du troisième (des variations sur une variante triste de Frère Jacques) et au fracas inquiet du finale : tout ce qu’on adore aujourd’hui !
«Cela a été une douleur pour moi de les écrire et j’en éprouve une aussi pour le monde qui devra un jour les entendre, si triste est leur contenu.» Gustav Mahler à propos des Kindertotenlieder.