Programmation
Poème symphonique sur trois notes
Le Mandarin merveilleux (version de concert)
Nu Shu : le chant secret des femmes
Distribution
Un concert avec Tan Dun est toujours un voyage incroyable. Sa musique est spectacle autant que son, connectant les techniques musicales occidentales et la vidéo avec un imaginaire et une poésie proprement chinois. Le compositeur oscarisé de Tigre et Dragon (Ang Lee, 2000) s’est passionné pour le destin de femmes originaires d’une contrée reculée, venues à Pékin acclamer Mao, le nouveau président de la République. Dans leur village isolé s’était développé un idiome secret, transmis de femme en femme. À Pékin, personne ne les comprenait et on les interna, les croyant folles. Le nu shu, c’est ce langage inouï et la tradition vocale qui s’y rattache. Tan Dun raconte sa quête en treize «microfilms», accompagnés par la harpe soliste et l’orchestre.Dans le Mandarin merveilleux, Bartók traite lui aussi la violence de la ville. Dans un bouge, trois voyous séquestrent une fille et l’obligent à séduire des passants, qu’ils vont ensuite détrousser. Cela commence dans un capharnaüm de bruits urbains, mais l’érotisme monte progressivement, jusqu’à l’irruption du mystérieux Mandarin… Sommet de la période expressionniste de Bartók, cette pantomime (dont on ne joue au concert que les deux premiers tiers) déploie un orchestre démesuré, débordant. C’est l’une des aventures orchestrales les plus fascinantes qui puissent se vivre dans une salle de concert.
«Elles m’ont ouvert leurs coeurs et nous sommes restés des jours à parler, enregistrer et chanter ensemble.» Tan Dun