Distribution
Si le rire est le propre de l’homme (Aristote), il semble que ce signe de détente ne soit pas souvent associé à la musique. Qu’il soit «rire d’accueil et rire d’exclusion», selon les termes du philosophe et sociologue Eugène Dupréel, ou, en d’autres termes, éclat de joie ou moquerie, ce geste corporel et sonore qui n’existe que par son écho collectif apparaît principalement dans les genres fondés sur le comique : l’opéra-comique ou l’opérette. Associé à la vulgarité (Nietzsche), à la folie ou au démoniaque (de Didon aux danses macabres les plus diverses), le rire ne se dévoile ainsi qu’avec parcimonie, au détour d’une transcription orchestrale (les moqueries dans Daphnis et Chloé) ou d’une dénonciation idéologique (Le Nez de Chostakovitch). Pourtant, dans son geste libératoire, le rire soigne (L’Amour des trois oranges), exorcise de l’angoisse de mort (Le Grand Macabre) et va jusqu’à délivrer la voix, avec Berio, Aperghis, Ligeti…, en lui rendant, après des siècles d’oubli, toute sa corporéité. Oscillant entre transducteur expressif et neutralité, le rire devient alors dans la musique contemporaine un matériau à part entière, susceptible de générer des œuvres entières.
Réservations obligatoires.
Retrait des places à la billetterie.
Cet événement fait partie du week-end "Plug and Play"